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Les provinces oubliées dans l’accès aux antirétroviraux

[South Africa] Durban Skyline IRIN
Towering office buildings are a symbol of a stable, growing economy - but many South Africans live in poverty.
Dans le district isolé de Zambezi, près de la frontière entre la Zambie et l’Angola, s’approvisionner en médicaments contre le sida est une lutte de haut rang pour ceux qui vivent avec le virus. Une fois par mois, les Zambiens séropositifs ayant besoin d’un traitement doivent parcourir plus de 500 kilomètres sur des routes couvertes de nids de poule pour recevoir les médicaments qui prolongent la vie dans un centre de santé à Solwezi, la capitale provinciale, le seul centre à distribuer des antirétroviraux dans cette région particulièrement pauvre. Melody Sachikoka a découvert sa séropositivité il y a trois ans, mais elle n’a pas les moyens de payer les 300 000 Kwacha (65 dollars) nécessaires pour aller à Sowezi effectuer un test CD4 --qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire-, un test pourtant indispensable à faire avant de commencer un traitement. Se rendre dans la capitale provinciale n’est pas seulement coûteux, c’est aussi très éprouvant physiquement. Les transports en commun sont irréguliers et la majeure partie du trajet s’effectue dans des véhicules antiques sur des routes poussiéreuses en très mauvais état. “La plupart de nos membres ne gagne même pas 50 000 Kwacha (11 dollars) par mois, ils meurent avant de recevoir le traitement”, a déploré Alex Kalukangu, secrétaire de la branche locale du Réseau des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Zambie (NZP+). Sachikoka, qui survit grâce à des petits travaux domestiques, craint le jour où elle va tomber malade et où elle devra commencer à prendre des antirétroviraux (ARV). “Pour l’instant je suis coincée, je ne sais pas quoi faire. J’espère simplement que des associations ou des bienfaiteurs m’aideront quoi qu’il arrive”, a dit à PlusNews cette jeune femme de 34 ans, membre du NZP+. Avec la mauvaise récolte qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires, même ceux qui recoivent un traitement doivent lutter pour essayer de s’assurer une alimentation équilibrée. NZP+ distribuait des colis de nourriture composés de maïs, de sucre, de haricots et d’arachides, jusqu’à ce que les fonds destinés au programme nutrition se tarissent. “Le seul soutien que nous apportons pour le moment [aux personnes vivant avec le VIH] ce sont des conseils”, a dit Sachikoka. Selon Kalukangu, les déclarations faites par les officiels du gouvernement dans les media, se félicitant de la large disponibilité des traitements en Zambie, ont donné aux gens vivant dans les régions isolées de “faux espoirs”. “C’est triste d’entendre les ministres ou les activistes de la lutte contre le sida dire que nous avons autant d’ARV, alors qu’ici les gens meurent”, a dit Kalukangu. “Ils ne devraient pas parler seulement à Lusaka pour faire plaisir aux bailleurs de fonds, on a besoin d’ARV ici”. Environ 25 000 Zambiens bénéficient actuellement d’un traitement contre le sida mais le gouvernement doit augmenter ce chiffre dans les zones rurales, a prévenu Jackson Likoso, président de la branche locale du NZP+. Il a cité le cas de trois membres du NZP+ qui sont morts avant même d’avoir pu commencer un traitement. Pour ceux qui sont déjà sous antirétroviraux mais qui ne peuvent pas continuer à faire chaque mois le voyage difficile à Solwezi pour aller chercher leurs médicaments, des travailleurs de la santé et des aides à domicile dans la région tentent de les aider. Machune Chivunda, coordinatrice des soins à domicile à Zambezi, se rend régulièrement à Solwezi. Ses patients lui demandent souvent de les réapprovisionner en médicaments. Bien qu’étant infirmière à l’hôpital local du disctrict de Zambezi, Chivunda passe de longues journées à faire la queue comme tout le monde au centre de santé de Solwezi. Clement Mfuzi, coordinateur national du NZP+, a estimé que le gouvernement ne pouvait pas se permettre d’ignorer les provinces. Non seulement les habitants de ces provinces sont des gens qui ont besoin de traitement mais en plus les personnes malades dans les villes sont déplacées vers les villages. Le gouvernement espère pouvoir mettre près de 100 000 personnes sous traitement avant la fin 2005. Environ deux millions de Zambiens vivent avec le VIH/SIDA. “Nous avons ouvert 65 centres à travers le pays, et nous espérons que d’ici la fin de l’année tous les districts pourront distribuer des ARV” a dit Victor Mukonka, porte-parole du Conseil national de la santé. “De là, nous passerons à l’échelle des sous-districts”. “Il est important de noter qu’il y a à peine un an, seuls neuf centres provinciaux distribuaient des ARV, mais nous avons augmenté ce chiffre”, a souligné Mukonka. L’activiste Winston Zulu, séropositif, a reconnu que le programme de traitement en Zambie avait fait des progrès. “On a avancé, et on doit maintenant renforcer les capacités de tous les centres de santé pour qu’ils distribuent des ARV”, a dit Zulu à PlusNews. Mais l’exode des professionnels de la santé reste un obstacle majeur, comme c’est le cas dans de nombreux pays de la région, a-t-il souligné.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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