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Un espoir pour les personnes co-infectées par le VIH/SIDA et la tuberculose

[South Africa] Teresa and Simon. Both are HIV+, Simon also has TB. He is holding a photo of eldest sister who died three months ago, aged 14, probably of TB. The week after this photo was taken, an NGO put Simon on TB and later on ARV treatment and he is IRIN
Teresa et Simon sont tous les deux séropositifs et ont perdu leur soeur, probablement atteinte de tuberculose
Trouver un test indolore pour dépister la tuberculose chez les jeunes enfants, tel est le vœu que le docteur Gilles van Cutsem formule pour Noël. Le test classique pratiqué en Afrique permet de déceler dans une expectoration le bacille responsable de la tuberculose. Mais obtenir un échantillon d’une expectoration chez les enfants n’est pas chose facile car ils ont tendance à la ravaler plutôt que de la cracher. Les médecins sont alors contraints de faire descendre par le nez une sonde dans l’estomac d’enfants âgés parfois d’à peine six mois. Ce test ne permet pas non plus de détecter la tuberculose chez les enfants séropositifs malgré la présence de bacilles, a indiqué le docteur van Custem, responsable du centre de traitement du VIH/SIDA et de la tuberculose de l’organisation internationale Médecins sans frontières (MSF) à Cape Town en Afrique du Sud. Si la tuberculose n’est pas soignée, parce que pas détectée, les patients peuvent développer une forme très sévère de la maladie. "Chez les patients séropositifs, la tuberculose tue beaucoup plus vite", a t-il confié à PlusNews. La tuberculose est une maladie curable, mais elle fait chaque année près de deux millions de victimes, 99 pour cent dans les pays en voie de développement. Dans le monde, quelques 12 millions de personnes sont co-infectés par le VIH/SIDA et la tuberculose, et deux tiers de ces personnes vivent en Afrique subsaharienne. Principale cause du décès des personnes vivant avec le virus, la tuberculose apparaît plus tôt que les autres infections opportunistes, évolue plus rapidement et est presque toujours mortelle si elle n’est pas soignée. Mais à en croire la campagne de MSF pour l’accès universel aux médicaments essentiels, les méthodes de dépistage de la tuberculose utilisées actuellement dans le monde sont totalement inadaptées, surtout dans le cas du VIH/SIDA. L’examen microscopique de l’échantillon d’expectoration, par exemple, est utilisé depuis 122 ans parce qu’il ne coûte par cher, ne nécessite que de matériel de laboratoire de base et permet de détecter la forme active la plus courante. Néanmoins, les enfants et adultes vivant avec le VIH/SIDA sont plus enclins à souffrir de tuberculose extra-pulmonaire à l’état latent que l’examen ne permet pas de déceler. Cette forme de tuberculose est diagnostiquée dans deux cas sur dix chez les personnes séropositives. Le test de dépistage de la tuberculose à l’état latent a été mis au point en 1890 est s’avère très fiable lorsqu’il est appliqué aux personnes vivant avec le virus. "Le VIH/SIDA a complètement modifié les données de l’épidémie de la tuberculose", a indiqué Marta Darder, qui coordonne la campagne de MSF en Afrique du Sud. Le rapport de MSF, 'A bout de souffle? La prise en charge de la tuberculose au 21e siècle' préconise un examen simple et adapté qui garantirait des résultats fiables même dans les pays les plus défavorisés et les plus touchés par le sida. Sur les huit millions de nouveaux cas de tuberculose estimés chaque année, moins de 20 pour cent sont détectés lors de l’examen microscopique du frottis d’expectoration, mais le diagnostique fondé sur cet examen est le principal axe de la stratégie de la lutte contre la tuberculose appelée Traitement de courte durée sous supervision directe (DOTS) et recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "La limite de l’examen microscopique du frottis complique la prophylaxie et le traitement" de la tuberculose chez les patients séropositifs, note le rapport de MSF qui se fonde sur son expérience dans le traitement de la tuberculose en milieu très défavorisé et très touché par la pandémie du VIH/SIDA. En 2003, MSF a soigné 20 000 nouveaux patients dans le cadre de 29 projets réalisés dans 21 pays. Un exemple de ces projets, le centre de santé de "Ubuntu" (humanité) à Khayelitsha, dans la banlieue de Cape Town, est dirigé par le Docteur van Cutsem. Pauvre et surpeuplée, la ville de Khayelitsha est l’épicentre de la double épidémie tuberculose/sida. Tout pays ayant 250 personnes sur 100 000 atteintes de tuberculose est considéré comme zone à hauts risques – la ville de Khayelitsha présente un taux cinq fois supérieur à la moyenne mondiale. "C’est un désastre ; seuls les prisons et le secteur minier ont des taux aussi élevés", a indiqué à PlusNews le docteur Cutsem. Les sociétés de biotechnologie et les instituts de recherche ont mis au point des tests plus performants qui sont déjà utilisés dans les pays développés, mais ces tests sont relativement chers et font appel à des techniciens hautement qualifiés et à des laboratoires spécialisés. Toutefois, selon MSF, deux de ces nouveaux tests pourraient être adaptés pour les infrastructures peu performantes avec une formation spécifique aux pays où sévit la tuberculose : le premier test détecte la tuberculose active sur la peau à l’aide d’une protéine et le deuxième test consiste à effectuer une rapide culture bactériologique. Mais les sociétés rechignent à investir les cinq à 15 millions de dollars que l’OMS estime nécessaires pour adapter les tests en faveur des pays à faible revenu. Créée en mai 2003 grâce à une subvention de 30 millions de dollars de la fondation Bill Gates, la FIND (Foundation for Innovative New Disease Diagnostics) a mis au point une base de données pour tous les tests de diagnostic, fourni des recommandations sur les dernières innovations et effectue des essais cliniques. MSF préconise un plan d’urgence international pour accélérer la validation de ces nouveaux tests très prometteurs et pour développer des outils de diagnostic bon marché destinés aux pays défavorisés. Van Cutsem pourrait alors voir son vœu se réaliser avant Noël.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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