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La sélection d’IRIN : besoins au Népal, récits de guerre et carte à taille réelle

Four-year-old Faiz al-Olfi lies sleeping in al-Naqeeb hospital in Yemen’s southern city of Aden, his face speckled with tiny shrapnel wounds Iona Craig/IRIN
Four-year-old Faiz al-Olfi lies sleeping in al-Naqeeb hospital in Yemen’s southern city of Aden, his face speckled with tiny shrapnel wounds
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Crowdfunding for emergencies [Financement participatif pour les situations d’urgence]

Alors que les agences d’aide humanitaire sont aux prises avec une insuffisance de financements, un nouveau « Think Brief » du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) se penche sur l’utilisation possible du financement participatif pour soutenir l’action humanitaire mondiale. Le rapport étudie la façon dont différents modèles de financement participatif pourraient suppléer les mécanismes traditionnels de don par l’envoi « direct et immédiat [de fonds] aux zones sinistrées » et aux organisations non gouvernementales (ONG) sur le terrain, renforçant ainsi leur capacité à venir en aide aux populations affectées. Entre autres recommandations, le rapport propose des Fonds de financement communs pour les pays (CBPF), gérés par l’OCHA, qui permettraient à un « réseau d’organisations locales dignes de confiance » de s’associer à des plateformes en ligne et à des post-projets, encourageraient les dons et « piloteraient la mise en œuvre d’un financement participatif destiné aux catastrophes ».

A tribute to humanitarians [Hommage aux travailleurs humanitaires] 

À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire qui s’est tenue cette semaine, Sara Pantulanio, la directrice des programmes humanitaires de l’Institut de développement d’outre-mer (Overseas Development Institute, ODI), se penche sur les défis auxquels sont confrontés les travailleurs humanitaires à travers le monde. Elle rend hommage aux humanitaires qui vivent dans des conditions difficiles, entourés de situations de trauma, et qui peinent à préserver leur vie privée – ce que beaucoup considèrent comme faisant partie intégrante du métier. Pourquoi l’exercent-ils ? Sa réponse est aussi poignante qu’honnête : « Ces personnes restent pour les mêmes raisons qui les ont poussées à s’engager au départ : un sentiment d’humanité partagée, d’empathie, un engagement profond pour une cause et une volonté de combattre l’injustice ».

Real versus imagined needs in Nepal. [Besoins estimés et besoins réels au Népal]

Dans ce long article invitant à la réflexion publié dans le New Yorker, Nick McDonnell répertorie les difficultés rencontrées par une équipe médicale bénévole s’étant rendue au Népal pour participer aux efforts de secours après le séisme. En raison de l’afflux soudain de travailleurs humanitaires dans le pays, de leur incapacité collective à se coordonner et d’une myriade de problèmes logistiques, et bien que NYC Medics ait apporté de quoi soigner 4 000 patients, seuls 700 ont pu être pris en charge. Si elle a permis de sauver des vies, leur mission « a remis en question la valeur des interventions médicales d’urgence conduites par des équipes étrangères » et a souligné le fait que les secours internationaux en cas de catastrophe peuvent être caractérisés par « leur grande inefficacité, leurs plans d’action discutables, leurs motivations discordantes et leurs manœuvres politiciennes ».

Does talking about war make it more likely? [Parler de la guerre la rend-elle plus probable ?] 

Dans un article du Washington Post, Lotje de Vries et Mareike Schomerus décrivent la manière dont deux dangereux récits colportés par l’armée et les élites politiques exacerbent le conflit au Soudan du Sud : l’un affirme que l’appartenance éthique est source d’affrontements et l’autre que la guerre finira inévitablement par gagner des régions plus paisibles. D’après les deux auteurs, ces récits servent à justifier les mesures de coercition imposées à la population, « comme si tout le monde au Soudan du Sud était prêt à prendre les armes dans un camp ou dans l’autre ». Ainsi, les tensions locales observées dans certaines régions n’entretiennent souvent aucun lien avec la guerre civile sévissant à l’échelle du pays, mais elles sont récupérées pour convaincre l’opinion publique que « les confrontations violentes sont une possibilité inéluctable ». Pour que le Soudan du Sud ait une chance de trouver la paix, les négociations doivent avoir lieu « exclusivement en dehors du cadre de la guerre civile ».

MDGs vs SDGs [OMD contre ODD]

Comment mettre les objectifs de développement durable (ODD) en oeuvre de façon à « donner la priorité aux plus pauvres, aux plus vulnérables et aux plus désavantagés » ? C’est la question que se pose Bob van Dillen de l’organisation catholique d’aide humanitaire et de développement Cordaid, qui reconnaît que les ODD – contrairement aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) – pourraient en faire plus pour promouvoir les droits et le bien-être des migrants. Parmi les politiques spécifiques inscrites à l’agenda des ODD figurent notamment les suivantes : considérer les migrations « comme une force positive pour le développement durable » ; reconnaître que « les déplacements forcés représentent une menace pour le progrès du développement » ; permettre aux migrants « d’avoir accès à un apprentissage permanent » ; et « s’engager en faveur de l’éradication de la traite des êtres humains ». De tels objectifs ont de quoi susciter l’espoir des militants et des ONG luttant contre la crise migratoire, mais seul l’avenir nous dira si les ODD se traduiront ou non en politiques nationales.

À écouter :

The price for a passeport [Le prix d’un passeport]  

Dans le dernier épisode de la série Four Thought proposée par BBC Radio 4, Katie Long se penche sur la manière dont l’identité interagit avec les thématiques plus vastes de l’immigration et de l’inégalité. « Qu’est-ce que l’appartenance ? » s’interroge-t-elle, avant d’affirmer que « la grande majorité d’entre nous sommes citoyens d’un État non pas en conséquence d’une action quelconque, mais en vertu d’une lignée ou d’un lieu de naissance ». Elle explore en détail les implications éthiques et économiques du processus d’obtention de la citoyenneté et s’étonne de voir tout ce que les personnes « économiquement riches, mais pauvres en papiers d’identité » sont prêtes à entreprendre. « La valeur de la citoyenneté n’est-elle pas irrévocablement altérée dès lors qu’elle est mise aux enchères ? » s’interroge-t-elle.

À explorer :

True size : a myth-busting map [True size : une carte rétablissant la vérité]

Le continent africain est plus vaste que la Chine, l’Inde et les États-Unis réunis, mais s’en rend-on réellement compte en regardant une mappemonde ordinaire ? Deux développeurs informatiques basés aux États-Unis ont créé un outil interactif étonnant permettant de visualiser la taille réelle des pays et illustrant ainsi la manière dont les perspectives géographiques sont faussées par les méthodes de cartographie traditionnelles. Il vous suffit de saisir le nom de n’importe quel pays et d’en déplacer les contours pour comparer. On peut aussi passer la souris au-dessus d’une sélection donnée pour en apprendre plus sur la région.


Une publication d’IRIN


Photo feature: Death traps in Yemen [Photoreportage : pièges mortels au Yémen]

Depuis le Yémen, Iona Craig, collaboratrice d’IRIN, nous livre un photoreportage dérangeant, et pourtant essentiel, consacré aux équipes dégageant les mines, dispositifs-pièges et autres engins explosifs abandonnés par les rebelles houthis dans leur retraite. On y voit un garçon de quatre ans allongé sur un lit d’hôpital, à demi aveugle, le visage tacheté de blessures d’obus à balles. La voiture de sa famille traversait un quartier résidentiel d’Aden lorsqu’elle a heurté une mine terrestre enfouie dans le sable. Des grenades à main sont suspendues de manière à se dégoupiller lorsqu’une porte s’ouvre. Si les rebelles battent en retraite, il semblerait qu’ils laissent dans leur sillage des pièges mortels qui continueront de mutiler et de tuer sans discernement pendant un certain temps encore. La conclusion du reportage est accablante : « Au rythme actuel, il faudrait entre cinq et huit ans aux équipes de déminage – souffrant d’un manque d’effectifs, d’équipements et de financements – pour retirer tous les dispositifs ».

dv/ag-gd/amz 
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