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La sélection d’IRIN : limites de l’humanitaire, Boko Haram et altruisme efficace

A displaced family in Cameroon's Mayo-Sava district sells dried leaves at a local market, something that has become their main source of income since fleeing Boko Haram. Monde Kingsley Nfor/IRIN
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, d’interviews, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Aiding & Abetting? The limits of humanitarian aid in the Occupied Palestinian Territories [Aide ou complicité ? Les limites de l’aide humanitaire dans les Territoires palestiniens occupés]

Jason Cone, le directeur général de Médecins Sans Frontières (MSF) aux États-Unis, décrit en détail et avec franchise les besoins toujours croissants des Palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée en matière de santé physique et mentale ainsi que les difficultés rencontrées par le personnel de MSF pour y répondre. Voyant la situation désespérée et insoluble qui règne là-bas, M. Cone se demande si les organisations d’aide ont franchi une limite et si elles contribuent aujourd’hui à perpétuer la souffrance. « Jour après jour, les membres de notre personnel constatent les conséquences médicales de l’occupation. Nous pouvons traiter les symptômes de certains de nos patients, mais nous ne pouvons pas résoudre les causes sous-jacentes de leur souffrance. » Il ajoute : « C’est le dilemme des humanitaires : comment soulager la souffrance d’une population sans favoriser les forces qui sont à l’origine de la douleur. »

Inside Boko Haram [Boko Haram, un témoignage de l’intérieur]

Le bilan des victimes et des violences commises par Boko Haram s’alourdit et son impact sur les pays voisins se fait de plus en plus sentir. Pour rédiger le premier d’une série de cinq articles pour le New African Magazine, James Schneider s’est rendu dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et s’est entretenu avec des réfugiés nigérians au sujet des expériences effrayantes qu’ils ont vécues depuis l’arrivée du groupe militant islamiste et des épreuves que suppose la vie en exil. M. Schneider a également parlé à des Camerounais pris dans les violences, y compris des enfants-soldats et des victimes de prises d’otage. Au sein du Bataillon d’intervention rapide (BIR) camerounais, il a exploré les obstacles régionaux et politiques qui empêchent Boko Haram de prendre le contrôle de la région et s’est penché sur le recours du groupe aux enfants-soldats. Un reportage de qualité effectué sur le terrain dans une région très troublée de l’Afrique où les besoins humanitaires augmentent à un rythme alarmant.

The Logic of Effective Altruism [La logique de l’altruisme efficace]

Wikipédia définit l’altruisme efficace comme « une philosophie et un mouvement social visant à déterminer par une démarche rationnelle comment maximiser notre impact positif sur le monde ». Ce débat à plusieurs voix du Boston Review s’intéresse au concept et à ses limites. Peter Singer, professeur de bioéthique à l’Université de Princeton et auteur de Doing the Most Good, donne le coup d’envoi. Il examine les raisons de la popularité croissante du concept d’altruisme efficace dans les cercles universitaires et philanthropiques américains et propose des réflexions plus larges sur le don et sur ce qui nous pousse à donner. Une lecture intéressante qui s’inscrit dans les discussions mondiales actuelles sur la façon de collecter davantage de fonds pour financer les réponses humanitaires et de développement.

Managing crises together: towards coherence and complementarity in recurrent and protracted crises [Gérer les crises ensemble : encourager la cohérence et la complémentarité dans la gestion des crises récurrentes et prolongées]

Cet article, publié dans le cadre de la préparation au Sommet humanitaire mondial de l’an prochain, appelle à l’adoption d’une approche plus collective de la gestion de crises. Les auteurs, Samuel Carpenter, de la Croix-Rouge britannique, et Christina Bennett, du Groupe de politique humanitaire de l’Institut de Développement d’outre-mer (Overseas Development Institute, ODI), examinent l’impact prolongé des crises humanitaires sur les facteurs de développement. Ils soulignent également le fait que les deux secteurs [l’humanitaire et le développement] ont toujours des objectifs différents qu’ils tentent d’atteindre par le biais d’une architecture à deux branches. Le financement de l’aide ainsi que les différences culturelles et structurelles entre les deux secteurs constituent selon eux des obstacles majeurs. Pour réduire l’écart entre les deux secteurs, les auteurs recommandent notamment d’assurer une certaine cohérence entre les divers programmes de politique mondiale post-2015 ; de se doter d’un système de financement flexible et pluriannuel ; de transcender le plus possible les divisions conceptuelles ; et de créer des mesures d’incitation positives pour favoriser la cohérence et l’adoption d’approches axées sur la connaissance des risques.

Consultez aussi notre article sur le sujet : Humanitaire/développement : une relation compliquée

CIVICUS: guest essays [CIVICUS : nos invités s’expriment]

Le Rapport 2015 sur l’état de la société civile produit par le réseau mondial d’organisations de la société civile CIVICUS met l’accent sur les moyens de collecter davantage de fonds pour le secteur. Les auteurs des 27 articles qui composent le rapport s’intéressent aux problèmes et aux solutions en matière de financement. Les sujets incluent : l’amélioration de la redevabilité ; la philanthropie arabe ; la zakat islamique ; l’impact des dons des BRICS (pays émergents) ; la responsabilité sociale des entreprises (RSE) ; et la montée de l’entreprise sociale. Une lecture qui tombe à point à la suite du troisième sommet des Nations Unies pour le financement du développement, qui a eu lieu la semaine dernière à Addis Abeba.

Consultez aussi notre article : Les sommets règlent-ils les problèmes ?

À regarder :

Borderline: Europe’s Walls [Les murs de l’Europe]

Des images crues et dérangeantes filmées dans certains des principaux points chauds de la migration en Europe. Ces courtes vidéos ouvrent une fenêtre sur la souffrance des migrants en fuite, mais également sur les difficultés auxquelles sont confrontés leurs pays de destination. Elles ont été filmées à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie ; dans l’enclave espagnole de Melilla, au Maroc ; sur l’île de Lampedusa, en Italie ; à Calais, en France – où se retrouvent les centaines de migrants qui tentent traverser la Manche pour pénétrer en Grande-Bretagne – ; et à l’aéroport de Fiumicino, à Rome. Elles ont été produites avec le soutien d’Open Society Foundations et ont d’abord été mises en ligne sur le site internet italien Internazionale.

Pour en savoir plus sur la crise mondiale de la migration, consultez nos articles sur le sujet.

À venir :

Live Online Consultation on Gender-Based Violence in Humanitarian Crises [Consultation en ligne et en direct sur les violences liées au genre dans les crises humanitaires]

Jeudi 6 août (13 à 15 heures GMT)

Joignez-vous aux membres de l’Association internationale des professionnels de l’aide humanitaire et de la protection (PHAP, selon le sigle anglais) pour cette discussion en ligne au sujet des programmes de lutte contre les violences liées au genre dans les contextes humanitaires.

Les participants incluent : Jasveen Ahluwalia, de CARE International ; Angeline Annesteus, d’Action Aid Haiti ; Erin Kenny, spécialiste des violences liées au genre au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et Adama Moussa, directeur adjoint du bureau pays d’ONU Femmes en République démocratique du Congo (RDC).

Une publication d’IRIN :

A tough homecoming in Central African Republic [Un retour difficile en République centrafricaine]

Plus d’un an après avoir fui une crise politique violente et complexe, des milliers de personnes ont commencé à rentrer chez elles en République centrafricaine (RCA). La situation sécuritaire s’est améliorée dans certaines régions, mais de nombreuses personnes retournées ont beaucoup de difficulté à retrouver un semblant de vie normale. En direct de Bangui, notre journaliste écrit sur les citoyens de la RCA qui tentent désespérément de joindre les deux bouts dans un pays ravagé par la guerre et largement oublié par la communauté internationale.

lr/ag - gd/amz

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