Intitulé One size doesn’t fit all, ce rapport produit par CARE, World Vision, Oxfam Australie et Save the Children Australie rapporte la manière dont des tas d’ONG internationales ont afflué au Vanuatu au lendemain du cyclone, « pour beaucoup sans liens établis et sans la moindre connaissance des institutions et acteurs locaux ».
Le rapport, qui reconnaît « de nombreux aspects positifs » à l’intervention ayant fait suite au cyclone Pam – notamment la capacité des Vanuatais à reconstruire rapidement leurs logements et celle des autorités gouvernementales à travailler jour et nuit pour faire avancer les choses en dépit de contraintes logistiques considérables –, souligne toutefois un certain nombre de problèmes.
Au nombre des questions abordées figurent celle de la préparation des communautés pour mitiger l’impact d’une catastrophe naturelle de grande ampleur et celle de la pertinence de l’afflux d’agences internationales et de systèmes de réponse humanitaire, ainsi qu’une réflexion sur la manière dont mieux adapter la réponse internationale afin d’appuyer les acteurs nationaux sans les submerger ou les écarter.
Tout cela donne le sentiment d’un air de déjà entendu, et pour cause.
Pas un moins ne passe sans qu’un nouveau rapport ou une manifestation en appelle à une meilleure coordination entre acteurs locaux, nationaux et internationaux dans les interventions post-catastrophe, à un renforcement de la résilience des communautés et à davantage d’investissements pour lutter contre le changement climatique.
Voici un aperçu de la couverture par IRIN de ces leçons supposément apprises :
La survie du plus grand : la mise à l’écart des ONG locales lors des catastrophes
Les défis de la redevabilité envers les personnes affectées
Aid agencies pour into Népal – and then what ? (Les ONG affluent au Népal – et ensuite ?)
Népal : la préparation aux catastrophes doit se faire au niveau local
Leçons en matière de redevabilité après Haiyan
Tirer les leçons de l’expérience asiatique en matière d’intervention humanitaire
Dans les jours qui ont suivi le cyclone Pam, le gouvernement vanuatais s’est en effet plaint de la façon dont les organisations d’aide humanitaire internationales avaient compliqué la réponse en ne coordonnant par leur action avec les équipes locales.
« Le problème c’est que tout le monde est en quête de visibilité… tout le monde veut apposer sa marque », a dit un fonctionnaire.
Christina Bennett, qui travaille comme attachée de recherche auprès du Groupe de politique humanitaire (Humanitarian Policy Group, HPG) de l’Institut de développement d’outre-mer (Overseas Development Institute, ODI), a dit à IRIN : « Ces mêmes plaintes reviennent encore et toujours, mais le comportement des organisations d’aide internationales reste inchangé ».
Et d’ajouter : « Combien de temps va-t-on encore en discuter sans opérer de réel changement ? ».
Le rapport One size doesn’t fit all a été publié en tant que contribution à la consultation régionale Pacifique du Sommet humanitaire mondial, qui s’est tenue cette semaine en Nouvelle-Zélande.
Ces derniers jours, les puissants du monde de l’humanitaire ont tweeté tout un tas de maximes positives avec le hastag #ReShapeAid, sur leur résolution à mieux écouter les communautés, à localiser l’aide et à tirer des enseignements.
Un discours avec lequel on ne peut qu’être d’accord, mais qui appelle une question : quand passera-t-on de la parole aux actes ?
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