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Crise des réfugiés : nouveau sommet, nouveau plan d’action

Having made it to Croatia's border, refugees have another long wait for a bus to take them into Slovenia. Buses arrive every two hours and take only about 50 people at a time. Andrei Pungovschi/IRIN
Refugees at Croatia's border with Slovenia [file photo]
Dimanche, les dirigeants européens se sont retrouvés pour un nouveau sommet sur la crise des réfugiés – celle-ci ne montre aucun signe d’essoufflement alors que l’hiver arrive - et se sont accordés sur un nouveau plan d’action.

Cette fois, l’accent a été mis sur la route des Balkans occidentaux qui reste le principal couloir emprunté par les migrants et les réfugiés qui ont traversé la Grèce et souhaitent rejoindre le nord de l’Europe.

Le plan en 17 points prévoit une augmentation de la disponibilité des abris temporaires, de la nourriture et d’autres articles de base pour les réfugiés en transit, ainsi qu’un renforcement de la coopération entre les pays de la région. Récemment, la Slovénie et la Croatie ont échoué à trouver un accord sur la gestion des dizaines de milliers de réfugiés qui n’ont d’autres choix que de traverser leur territoire depuis que la Hongrie a installé des clôtures à ses frontières avec la Serbie et la Croatie. Le plan souligne également la nécessité de renforcer les contrôles aux frontières, d’intensifier la lutte contre les passeurs et de déployer des efforts supplémentaires pour renvoyer les migrants ne remplissant pas les conditions d’asile.

Après un long été marqué par des réunions similaires, on a une impression de déjà-vu quand les chefs d’Etat conviennent, une fois de plus, que « seule une approche déterminée, collective et transfrontalière…basée sur la solidarité, la responsabilité et une coopération pragmatique » pourra remettre un peu d’ordre dans le chaos qui a suivi la mise en œuvre des réponses à la migration de masse dans la région au cours des dernières semaines et des derniers mois.

IRIN fait un bilan des résultats obtenus (ou non) au cours de cette année suite aux précédents sommets et plans d’action.

Le premier sommet a été convoqué à la hâte, au mois d’avril, après l’un des naufrages les plus meurtriers de ces dernières années en Méditerranée : au moins 800 migrants et réfugiés partis de Libye pour rejoindre l’Italie ont péri en mer. Ce naufrage a mis en évidence les failles dans les opérations de recherche et sauvetage ; celles-ci s’étaient ouvertes avec la fin de la mission Mare Nostrum, menée par la marine italienne jusqu’en décembre 2014. Le sommet a eu pour résultat le renforcement des efforts de recherche et sauvetage déployés par Frontex, l’agence européenne de protection des frontières, et l’engagement de plusieurs pays dans la crise, notamment le Royaume Uni qui a mis à disposition des navires et des hélicoptères qui ont sans aucun doute permis de sauver des vies. De façon plus controversée, le sommet a abouti à l’adoption d’un accord pour lutter contre les passeurs de migrants en interceptant et détruisant leurs bateaux. Ce n’est que récemment que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution autorisant une opération civilo-militaire de patrouille dans les eaux territoriales libyennes. A ce moment-là, la crise se concentrait principalement dans l’est de la Méditerranée ; la majorité des migrants partent désormais de Turquie.

Au mois de mai, la Commission européenne a divulgué son agenda européen en matière de migration – un plan d’action plus complet qui a proposé des réponses à la crise des réfugiés, réponses qui commencent à être mises en œuvre. Il comprenait des propositions de répartition des demandeurs d’asile arrivés en Grèce et en Italie dans d’autres Etats membres, une hausse des réinstallations de réfugiés syriens, une coopération renforcée avec les pays tiers et une meilleure application des décisions de retour concernant les migrants en situation irrégulière. Toutes ces recommandations ont fait l’objet de discussions répétées et souvent délicates lors des sommets européens suivants, mais elles ont produit peu de résultats concrets. Jusqu’à présent, seuls 89 demandeurs d’asile arrivés en Italie ont été réinstallés dans un pays scandinave et la coopération avec les pays tiers est une ambition plutôt qu’une réalité.

Un sommet organisé au mois de juin  a abouti à l’adoption d’un accord visant à relocaliser 40 000 demandeurs d’asile des Etats en première ligne, mais seulement sur la base du volontariat ; cet accord n’a pas encore été mis en application. La nécessité d’accélérer la déportation des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d’asile déboutés a également été abordée. En 2014, moins de 40 pour cent des décisions dites de retour ont été exécutées dans l’UE. La coopération avec les pays tiers a de nouveau été évoquée, car l’adoption d’accords de réadmission avec les pays d’origine facilite les déportations.

A la fin du mois d’août, la route des Balkans occidentaux est devenue la principale voie de transit pour les migrants qui traversaient l’Europe du sud au nord, et le premier sommet réunissant les dirigeants de la région pour discuter de la « crise » s’est tenu à Vienne. Le sommet n’a guère empêché les pays comme la Hongrie et la Macédoine de prendre des décisions unilatérales visant à freiner la circulation des migrants sur leur territoire. 

Le nombre de réfugiés arrivant en Grèce et se déplaçant vers le Nord continuait à croître, ce qui a conduit la Commission européenne à faire une série de propositions au mois de septembre et à organiser deux sommets. Les dirigeants étaient toujours profondément divisés sur la meilleure réponse à apporter à la crise, mais un vote majoritaire a finalement abouti à l’adoption de quotas obligatoires pour la relocalisation de 160 000 demandeurs d’asile de Grèce et d’Italie vers d’autres Etats membres au cours des deux prochaines années. Des engagements ont également été pris concernant une augmentation de l’aide destinée aux réponses régionales à la crise syrienne, particulièrement à la Turquie, qui était devenue le principal point de départ des réfugiés syriens essayant de rejoindre l’Europe.

Au mois d’octobre, il est devenu évident que la détérioration des conditions en mer Méditerranée n’allait pas empêcher l’arrivée quotidienne de milliers de réfugiés sur les côtes européennes et que le projet de relocalisation ne permettrait pas d’alléger la pression sur les Etats en première ligne, comme la Grèce, ou les principaux pays de destination, comme l’Allemagne, à court terme. Les dirigeants de l’UE ont soutenu un plan d’action offrant des mesures incitatives à la Turquie en échange de sa coopération pour endiguer le nombre de migrants et de réfugiés quittant ses côtes pour rejoindre l’Europe.

Le prochain grand sommet se tiendra à La Valette, à Malte, au mois de novembre et l’accent sera mis sur un renforcement de la coopération avec les principaux pays d’origine et de transit, particulièrement en Afrique. Les dirigeants de l’UE devraient faire pression pour l’adoption de nouveaux accords de renvoi et de réadmission avec les pays africains et de nouveaux partenariats pour lutter contre le trafic de migrants et les causes de la migration clandestine. Leurs homologues africains voudront des détails sur les mesures incitatives et le soutien que l’UE est prête à leur offrir en retour.

ks/am-mg/amz 
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