A lire : notre Top 5
When losing track means losing lives: Lessons in accountability from the Ebola crisis [Quand perdre le fil fait perdre des vies : leçons en matière de redevabilité après la crise d'Ebola]
ONE, l'organisation de campagne et de plaidoyer engagée dans la lutte contre la pauvreté, critique le manque de transparence des flux d'aide destinés à la réponse à la crise d'Ebola. Elle a mis en ligne un outil interactif pour suivre les engagements pris par les différents donateurs en faveur des pays touchés. L'organisation est arrivée à la conclusion suivante : « Nous avons été confrontés à des restrictions qui ont entravé notre capacité à dresser un tableau clair et précis de la situation, et à répondre à des questions essentielles sur la riposte mondiale ou même sur un échantillon représentatif de donateurs ». Parmi les difficultés rencontrées, citons : des écarts entre les engagements et les contributions finales ; des registres multiples et peu compréhensibles ; et une dépendance à l'égard des auto-évaluations émanant des donateurs.
For Human Dignity [Pour la dignité humaine]
Oxfam lance un vibrant appel à l'action en prévision du Sommet humanitaire mondial qui se tiendra l'année prochaine. L'organisation appelle les gouvernements à rendre des comptes sur le rôle qu'ils jouent dans les « injustices » qui alimentent les crises humanitaires et à renforcer leurs actions afin de prévenir et de se préparer aux catastrophes naturelles. Dans sa préface, Winnie Byanyima, la directrice générale d'Oxfam, note : « La réussite d'une intervention humanitaire se joue en amont d'une crise. Il faut s'attaquer aux causes structurelles de la crise, et pas seulement éponger les conséquences humanitaires à posteriori ». Ce rapport exige également une transformation du secteur de l'aide humanitaire ; il appelle à débloquer « davantage de fonds sur le terrain, là où l'aide est réellement mise en œuvre » et à éliminer « les gaspillages au sein des Nations Unies et des ONG internationales ». ??
Why all development finance should be risk-informed [Le financement du développement devrait tenir compte du risque]
La publication de ce rapport coïncide avec la troisième Conférence des Nations Unies sur le financement du développement organisée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Il met en lumière la faiblesse des investissements relatifs à « la gestion des risques de catastrophe », malgré les risques élevés qu'encourent les pays qui reçoivent l'essentiel des aides. Le rapport, qui a été établi par l'Institut de Développement d'outremer (Overseas Development Institute, ODI) et la Facilité Globale pour la Réduction des catastrophes et le Relèvement (Global Facility for Disaster Reduction and Recovery, GFDRR) note : « Tous les processus de planification du développement devraient intégrer des mesures adaptées de résilience aux catastrophes…Les investissements dans la gestion des risques de catastrophes présentent de multiples avantages. Ils permettent d'éviter les pertes lorsqu'une catastrophe se produit, de libérer le potentiel de développement et de dégager des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux ».
Terrorists beware [Méfiez-vous, terroristes]
Si vous êtes un terroriste et que vous travaillez sur un projet financé par le gouvernement des États-Unis au Kenya, au Guatemala, au Liban, aux Philippines ou en Ukraine – méfiez-vous. Le New York Times dévoile la création d'un nouveau programme fédéral de vérification dont l'objectif est de vous débusquer. Toutes les organisations à but non lucratif qui reçoivent des fonds de USAID devront collecter les informations personnelles détaillées — y compris les renseignements biographiques et les numéros de compte en banque — sur « chaque agent, chaque membre de conseil d'administration et chaque personnel essentiel ». Ces informations seront ensuite transmises au gouvernement des États-Unis. Sans surprise, les groupes d'aide humanitaire qui dépendent de leurs personnels locaux – qui ne souhaitent pas forcément que leur nom apparaisse dans la base de données d'une agence de renseignements des États-Unis – ont condamné cette décision.
Aid transparency: 'It's better to self-report on your own failures than have others do it for you' [Transparence de l'aide : «Il vaut mieux reconnaître ses échecs que laisser d'autres les exposer »]
Suite à une séance de questions-réponses en ligne, le Guardian a fait une liste des 16 moyens proposés par des spécialistes pour améliorer la redevabilité du secteur de l'aide. On peut citer parmi ces moyens : maintenir la pression sur les grands bailleurs de fonds ; présenter les informations sous une forme utilisable ; trouver de nouvelles façons de partager votre message. Vijaya Ramachandran, agrégé supérieur de recherche au Centre pour le développement mondial de Washington, dit également que les ONG ne doivent pas craindre d'avoir « mauvaise presse ». Citant le récent rapport de la Croix-Rouge américaine en Haïti, il explique : « Reconnaître ses faiblesses et ses échecs peut entraîner des critiques négatives dans la presse et une baisse des financements. Mais au bout du compte, il vaut mieux faire preuve d'honnêteté et transparence sur les réussites, les échecs et les fonds utilisés ».
A écouter :
Has Africa Outgrown Development Aid? [L'Afrique a-t-elle encore besoin de l'aide au développement ?]
Le récent débat de la BBC sur l'Afrique - enregistré à Londres à l'occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur le financement du développement d'Addis-Abeba - pose la question suivante : l'Afrique a-t-elle encore besoin de l'aide ? Andrew Mitchell, ancien secrétaire d'état au développement international, le ghanéen Tutu Agyare, directeur général d'une société de gestion d'actifs basée à Londres et Giles Bolton, auteur de « Aid and Other Dirty Business » ont participé à ce débat devant un parterre de 300 invités, dont des spécialistes du développement, des représentants politiques, des universitaires, des philanthropes et des étudiants.
Une publication d'IRIN:
Mapped: 15 years of aid worker attacks [Carte : 15 années de données sur les attaques commises contre les travailleurs humanitaires]
Plus de 300 travailleurs humanitaires ont été tués, blessés ou enlevés en 2014 – l'année la plus meurtrière après 2013. En se basant sur les informations fournies par Humanitarian Outcomes, IRIN a dressé une carte de toutes les attaques commises contre les travailleurs humanitaires dans le monde depuis 2000. Notre carte interactive vous permettra de trouver des informations par pays, par incident, par contexte et par organisation. Cette carte constitue un rappel émouvant des vies perdues ; elle soulève des questions intéressantes sur le goût du risque des acteurs du secteur et sur l'utilisation de personnels locaux et nationaux.
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Memento Mori
lr/oa-mg/amz