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Des lois offrent enfin aux femmes droits et protection

Les femmes de Sierra Leone viennent d’obtenir des droits très attendus, grâce à de nouvelles lois qui considèrent la violence conjugale comme une infraction pénale, permettent aux femmes d’hériter d’un bien et protègent les plus jeunes d’entre elles contre le mariage forcé.

Une coalition des droits de l’homme a estimé que les trois lois adoptées par le Parlement de la Sierra Leone le 14 juin « aideront à améliorer radicalement le statut juridique des femmes en Sierra Leone ».

Dans un communiqué, le Groupement sur l’égalité des genres a affirmé que « jusqu’à maintenant, la question des poursuites judiciaires concernant les injustices commises contre les femmes, tout spécialement dans le [cadre du foyer], était une tâche difficile à cause des lacunes juridiques ».

Autrefois, si les maris abusaient de leurs femmes, ces dernières n’avaient aucune chance d’obtenir gain de cause, ont indiqué les experts. Généralement, de tels actes restaient dans le cercle familial ou étaient tout au plus soumis à un chef local traditionnel.

« Les nouvelles lois donnent d’une part des instruments à la police et d’autre part offrent un soutien aux familles afin d’entreprendre les mesures nécessaires [pour poursuivre les contrevenants] », a dit Tania Bernath, qui travaille avec l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International. « Si les femmes apprennent qu’elles peuvent bénéficier de ces instruments, elles seront plus enclines à communiquer sur la violence de ces problèmes domestiques ».

Une experte en matière de droits des femmes en Sierra Leone a indiqué qu’étant donné la stigmatisation que les femmes subissent lorsqu’elles attirent l’attention sur les questions de violence domestique, des organisations communautaires sont prêtes à apporter leur soutien aux femmes dans leur recherche de protection procurée la loi.

Redéfinir la notion d’abus

« Les gens partagent cette idée selon laquelle la violence domestique serait privée, une affaire de famille qui ne devrait pas sortir dans le domaine public », a indiqué Jebbeh Forster du Fond de développement des Nations Unies pour la femme, UNIFEM. « Les organisations locales de femmes peuvent fournir aux autres femmes l’encadrement dont elles ont besoin depuis l’instauration de ces lois ».

La définition de la violence domestique dans la nouvelle loi est large. Elle inclut « les abus physiques et sexuels, les abus économiques, affectifs, les abus verbaux ou psychologiques, le harcèlement, la conduite qui met en danger la sécurité, la santé ou le bien-être d’autrui ou diminue l’intimité ou la dignité d’autrui ».

Un membre du groupe de Sierra Leone `50/50`, qui s’attache à renforcer l’influence des femmes dans la vie politique, a affirmé que ces lois étaient susceptibles d’encourager les femmes à exercer des fonctions dans le domaine politique.

Construire la confiance

« Ces lois donneront confiance aux femmes », a affirmé à IRIN la coordinatrice du programme 50/50, Christiana Wilson. « Si les femmes ne sont pas assez confiantes, elles ne vont pas militer pour des opinions politiques. Les femmes peuvent désormais dire : Je suis quelqu’un. Mon mari ne peut plus se contenter de me battre. Je suis quelqu’un à part entière – et pourquoi ne pas demander encore plus » ?

Mme Wilson a estimé que le fait d’accorder aux femmes au sein du mariage des droits en matière d’héritage était crucial pour leur reconnaissance.

« Les femmes sont généralement pauvres », a-t-elle dit. La loi « permettra de donner aux femmes l’accès à la richesse, ce qui est un facteur extrêmement important en vue d’obtenir une position politique ».

Amnesty International a indiqué dans un rapport que « la loi en matière d’héritage assurera à toutes les femmes de Sierra Leone un accès légitime à la propriété lors du décès de leur mari, sans interférence des membres de la famille ».

La troisième loi, qui réclame l’enregistrement des mariages coutumiers, introduit un âge légal minimum de 18 ans et réclame, pour ce genre de mariage, le consentement des deux parties.

np/nr/sm/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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