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La sélection d’IRIN : mortalité infantile, bilans humains et essor de l’Afrique

South Sudanese man holding a gun - for generic use Wikimedia Commons
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Mortalité infantile : bien, mais peut mieux faire

Commençons par la bonne nouvelle en matière de santé mondiale : d’après un nouveau rapport de l’UNICEF, le nombre d’enfants mourant avant l’âge de cinq ans à travers le monde a été divisé par plus de deux depuis 1990. Cependant, on y apprend aussi que l’objectif du millénaire pour le développement consistant à réduire ce chiffre de deux tiers d’ici fin 2015 ne sera pas atteint. L’étude dévoile des statistiques choquantes : 16 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour. Malheureusement, ces décès sont essentiellement imputables à des complications à la naissance, à la diarrhée ou à d’autres facteurs facilement évitables. Bien que des progrès considérables aient été accomplis, « le nombre bien trop important d’enfants mourant encore […] devrait nous inciter à redoubler d’efforts », a dit Geeta Rao Gupta, directrice générale adjointe chez UNICEF. « Nous ne pouvons pas continuer de faillir à notre devoir envers eux. »

Qui mettra vraiment en oeuvre l’Agenda du développement ?

Alors qu’il est prévu que les dirigeants de la planète se rencontrent à New York plus tard ce mois-ci pour adopter les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, que sait-on vraiment de la manière dont ils seront mis en œuvre ? Un nouveau projet de journalisme d’enquête financé de manière participative porte un regard critique sur les processus ODD proposés et s’interroge : les intérêts financiers ne prennent-ils pas le pas sur « les recommandations des parties prenantes locales représentant les pauvres de ce monde » ? Malgré un ton alarmiste, l’auteur de ce long article s’inquiète à juste titre des dangers inhérents au financement du nouvel Agenda du développement par des sociétés transnationales et souligne – témoignage d’expert à l’appui – le profond scepticisme des ONG et d’autres groupes face aux processus ODD et leur attachement aux inégalités, au droit à l’eau, à l’égalité des sexes et à d’autres causes fondamentales.

Pas de guerre, pas de paix

L’histoire a prouvé que les accords de paix visant à mettre fin à la guerre civile déchirant le Soudan du Sud échouaient avant même de commencer. Antony Loewenstein, du bimestriel américain Foreign Policy, estime que le dernier accord en date pourrait connaître le même sort. « L’un des obstacles les plus redoutables à une paix durable dans ce pays, ce sont les personnes qui le dirigent », écrit-il. Les menaces de sanction brandies par les Nations Unies en cas d’échec de l’accord ne sont pas vraiment utiles pour aborder les vrais problèmes : un système politique corrompu dont la cohésion est assurée par des « droits acquis » et l’absence « de mécanismes efficaces pour que justice soit faite pour les victimes et les bourreaux », poursuit-il. Et de conclure par une triste vérité : « Les batailles rhétoriques au sujet des traités de paix ne font rien pour les millions de civils pris entre deux feux. »

Voir : Is South Sudan’s latest peace accord the real deal? [Le dernier accord de paix du Soudan du Sud est-il le bon ?]

Compter les morts

« Ne pas enregistrer la mort d’un individu, c’est manquer de respect aux personnes pour qui il a compté. » Dans toute crise humanitaire, dresser le bilan humain est aussi complexe et délicat qu’on peut l’imaginer, souligne Robert Muggah, directeur de recherche à l’institut Igarapé, dans The Guardian. Mais déterminer le nombre exact de victimes est crucial à plusieurs titres : un décompte élevé crédible peut convaincre les bailleurs de fonds d’envoyer davantage d’aide, aider à ce que la culpabilité des criminels de guerre soit reconnue et « appuyer les comités de vérité dans des sociétés déchirées par le désordre et la violence ». Ainsi, on a d’abord évalué à 5,4 millions le nombre de victimes du conflit ayant secoué la République démocratique du Congo (RDC) entre 1998 et 2006. C’était assez pour « justifier le déploiement de la plus grande force de maintien de la paix jamais constituée par les Nations Unies ». Ce chiffre a été drastiquement revu à la baisse par la suite, à 2,8 millions, et seuls 10 pour cent de ces décès étaient imputables aux violences.

Poussière, tu redeviendras poussière

Saviez-vous que la vieille ville de Sanaa, la capitale du Yémen, était inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO ? Cet article de The Economist déplore le fait que cela n’a pas empêché les frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie saoudite de la réduire partiellement en ruines dans le cadre d’une guerre civile qui est à la fois synonyme de crise humanitaire et de destruction culturelle. Le silence de l’Occident à ce sujet est assourdissant, accuse l’article. Les dégâts considérables infligés à des sites historiques ou archéologiques tels que le barrage de Marib – une « prouesse d’ingénierie entreprise il y a 2 800 ans » - n’ont pas autant accaparé les gros titres que la démolition par l’État islamique (EI) de lieux sacrés à travers toute la région, notamment les temples antiques de la cité syrienne de Palmyre. L’auteur conclut qu’à moins d’en faire plus pour protéger l’extraordinaire héritage yéménite, cette « immense tragédie irréversible » est vouée à ne rester que cela : une tragédie.

À écouter : nos 2 recommandations

Quelle portée pour nos droits de l’homme ?

La Déclaration universelle des droits de l’homme est-elle aussi « universelle » qu’on le croit ? Le dernier podcast de l’émission The Why Factor du BBC World Service s’intéresse de près à la manière dont les droits de l’homme sont mis en pratique à travers le monde, ainsi qu’à leur portée. Plusieurs experts s’expriment également sur la façon dont le fait d’aborder des enjeux comme le changement climatique, la sécurité alimentaire et tout un éventail d’affaires judiciaires sous l’angle des droits de l’homme change le discours sur les droits humains dans son ensemble. Ainsi, comme le souligne Vringa Grover, avocat à la Cour suprême de l’Inde : « Le droit à la vie en Inde inclut le droit à ne pas mourir de faim. » Dans un pays où 30 pour cent des enfants sont malnutris, il est difficile d’imaginer comment faire respecter de tels droits.

L’Afrique, surprenante et prometteuse

Dans le premier volet d’un documentaire en deux épisodes du BBC World Service, le reporter Hugh Sykes parcourt l’Afrique à la recherche de fascinants récits d’espoir, de croissance et d’opportunités tordant le cou à l’image désuète d’un continent ravagé par la guerre, la maladie et la pauvreté. L’un de ces récits de changement provient de Maputo, la capitale du Mozambique, où un mouvement féministe-activiste monte en puissance. De plus en plus de femmes luttent pour obtenir le droit d’étudier, de travailler et de s’émanciper pleinement – et refusent d’être des femmes soumises et battues. « On attend de vous que vous acceptiez tout ce qui va de pair avec le mariage, y compris que vous tolériez la violence », dit l’une des militantes. « Nous devons vraiment mettre fin à cette croyance. »

À venir :

Vraies priorités versus agendas imaginaires

Qu’est-ce que les Africains ordinaires pensent réellement de l’aide étrangère des États-Unis ? Les dernières conclusions du Pew Research Center, qui s’est penché sur les priorités de développement du continent africain et sur la perception que l’on a de l’aide étrangère dans des pays comme l’Éthiopie et la Tanzanie, seront présentées à l’occasion de cet événement organisé par le Centre pour le développement mondial (Center for Global Development, CGD). Ben Leo, du CDG, présidera ensuite une table ronde sur les implications de cette enquête pour la communauté humanitaire. Y participeront également : Katie Simmons, codirectrice de la recherche au Pew Research Center ; Mark Green, président de l’International Republican Institute ; Nora O’Connell, vice-présidente des politiques publiques et du plaidoyer chez Save the Children ; et Yaw Ansu, économiste en chef de l’African Center for Economic Transformation.

Une publication d’IRIN :

Le typhon Grindr

« Du jour au lendemain, les Nations Unies ont envahi mon Grindr. » Aux Philippines, Jonathan Corpus Ong parvient à trouver du bon à la dévastation provoquée par le typhon Haiyan. La ville de Tacloban a connu une sorte de révolution homosexuelle grâce à « l’afflux de travailleurs humanitaires professionnels, de bénévoles et de compatriotes philippins » venus participer aux efforts de relèvement. En conséquence, les entrevues discrètes, les nouvelles amitiés et les liaisons post-catastrophe se multiplient, tandis que la communauté LGBT s’épanouit avec une assurance inédite.

dv/ag-gd/amz
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