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Démission de la représentante du Sommet humanitaire mondial

Dr. Jemilah Mahmood, Chief of the World Humanitarian Summit Secretariat with more than 15 years of experience working in disaster affected countries World Humanitarian Summit
IRIN a appris la démission de la femme qui dirige la plus ambitieuse tentative de réforme de l’aide d’urgence entreprise par les Nations Unies depuis des décennies.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a confirmé que Jemilah Mahmood, médecin et fondatrice de MERCY Malaisie, quittera ses fonctions de responsable du secrétariat du Sommet humanitaire mondial (SHM) pour saisir une « fantastique opportunité ».

Le secrétariat a confié à IRIN que Mme Mahmood reprenait « un poste à responsabilité au sein d’une organisation humanitaire de premier plan » à compter de janvier 2016.

Différents membres de la communauté humanitaire l’ont décrite comme une dirigeante « suscitant l’inspiration » qui sera vivement regrettée.

Le SHM, qui se tiendra à Istanbul en mai 2016, s’est fixé l’objectif ambitieux de réunir les gouvernements, les agences d’aide humanitaire, le secteur privé et les communautés affectées du monde entier pour convenir de nouvelles méthodes, plus efficaces, pour répondre aux crises humanitaires. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a confié la gestion du SHM à l’OCHA, qui a alors fondé le secrétariat pour coordonner le processus.

Alors que les crises se font toujours plus fréquentes, graves et complexes à travers le monde, la machine internationale de l’aide d’urgence est soumise à une pression sans précédent pour répondre au mieux aux besoins des populations affectées, gagner en rentabilité et tirer parti des capacités locales.

Sous le mandat de Mme Mahmood, d’une durée de 15 mois, le secrétariat a supervisé un long processus de consultation impliquant plus de 23 000 personnes issues de différents secteurs à travers 151 pays.

Voir : Quel espoir pour la réforme humanitaire ?

« Jusqu’ici, le processus du SHM a été plutôt singulier pour les Nations Unies, étant donné qu’il s’agit d’une initiative multipartite, et je pense qu’il était très important d’avoir quelqu’un comme Jemilah Mahmood à la tête du processus de consultation », a dit Alice Obrecht, chercheuse auprès de l’ALNAP, un réseau basé à Londres et oeuvrant à l’amélioration de la réponse humanitaire.

« Jemilah nous a beaucoup inspirés dans son rôle de dirigeante ; elle s’est notamment révélé un porte-drapeau infatigable des intervenants humanitaires locaux et de l’amélioration de la réponse humanitaire », a ajouté Mme Obrecht.

La date prévue de son départ coïncide avec la clôture de la phase des consultations régionales. Le secrétariat prépare à présent un rapport de synthèse sur ces échanges, qui alimentera la consultation mondiale qui se tiendra à Genève en octobre. Le Secrétaire général devrait ensuite publier son propre rapport exposant ses recommandations pour le SHM.

Olivier Lacey-Hall, le responsable de l’antenne régionale de l’OCHA pour l’Asie et le Pacifique, a dit que la consultation mondiale marquerait « une sorte de moment charnière ».

« Le processus multipartite s’est révélé très positif, mais on en viendra inévitablement au point où les gouvernements devront se réunir dans une même pièce pour discuter de la manière dont ils souhaitent contribuer », a-t-il dit à IRIN. « Je ne sais pas trop quelle importance aura le rôle du secrétariat par la suite. »

Le sommet se trouvait déjà en terrain glissant : certaines ONG remettent son utilité en question et les gouvernements se sentent menacés de ne pas pouvoir en contrôler l’issue.

Voir : Sommet humanitaire mondial : discussions sans suite ou véritable moteur de changement ?

Il est probable que le départ de Mme Mahmood déstabilise encore davantage le processus, mais M. Lacey-Hall estime que l’on ne peut pas l’accuser de déserter le navire : « Elle n’a jamais reculé devant les difficultés jusqu’à présent, et elle a eu affaire à des parties prenantes très différentes avec des points de vue extrêmement hétérogènes. »

Jens Laerke, un porte-parole de l’OCHA à Genève, a dit à IRIN que Mme Mahmood avait accepté de mener à terme les « processus clés en cours » au secrétariat avant de quitter ses fonctions, notamment la consultation mondiale en octobre.

« Le processus du SHM est en bonne voie et a créé une dynamique considérable en vue du sommet de l’année prochaine. Nous prenons actuellement des mesures pour nous assurer que ça continue », a-t-il dit, en ajoutant que l’OCHA conduirait « un processus de nomination transparent pour garantir une gestion sans heurts du secrétariat du SHM ».

Certains observateurs ont suggéré que l’OCHA avait récemment pris un contrôle plus actif du processus, notamment en rédigeant une version préliminaire du rapport de synthèse. Mais dans une interview accordée à IRIN le mois dernier, Mme Mahmood avait dit n’avoir été confrontée à aucune pression pour protéger le mandat de l’OCHA, en insistant sur le fait que le processus avait été « sincère ».

Nan Buzard, la présidente du Conseil international des agences bénévoles (ICVA) – un réseau mondial d’ONG – a dit que Mme Mahmood avait conservé « une vision claire des différents acteurs » impliqués dans le processus du SHM et que le secrétariat « n’était pas redevable, que ce soit aux Nations Unies, aux États membres ou aux ONG ».

Il peut toujours être difficile pour une initiative importante engagée dans la dernière ligne droite de perdre un dirigeant avec son enthousiasme et ses compétences.
« Nous attendons du secrétariat du SHM qu’il poursuive sa mission avec l’indépendance dont il a fait preuve jusqu’à présent », a-t-elle dit à IRIN depuis Genève.

« Il peut toujours être difficile pour une initiative importante engagée dans la dernière ligne droite de perdre un dirigeant avec l’enthousiasme et les compétences [de Mme Mahmood] », a ajouté Mme Buzard, en recommandant à cette dernière de continuer à axer les consultations autour des questions clés ayant un impact sur le secteur humanitaire, notamment la nécessité de nouveaux mécanismes de financement et la recherche de moyens visant à renforcer l’autonomie des ONG locales afin qu’elles jouent un rôle accru.

« Nous respectons sincèrement le travail qu’elle a pu accomplir et pensons que ces choses ont de l’importance. Nous devons continuer de mettre l’accent sur la nécessité de rappeler les États membres à leurs obligations », a-t-elle dit à IRIN.

Le bureau de Mme Mahmood a déclaré dans un communiqué qu’elle était « immensément fière du travail accompli par le secrétariat du SHM, en particulier du processus de consultation inclusif et transparent, qui a selon elle largement dépassé les attentes et suscité une incroyable dynamique et une volonté de changement ».

« Nous avons conduit un processus authentique », a-t-elle dit à IRIN lors de l’interview du mois de juillet. Elle a reconnu que le SHM ne viendrait pas à bout de tous les problèmes, mais qu’il tracerait un plan d’action clair pour les améliorations qui, par sa nature même, mettrait en évidence toute inaction éventuelle de la part des gouvernements, des Nations Unies et autres parties prenantes.

Le secrétariat a dit que Mme Mahmood, dans son nouveau rôle, continuerait de défendre le SHM comme étant « un moment charnière et un catalyseur de changement dans le secteur humanitaire ».

ks-ha/bp-gd/amz
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