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Avancée contre la maladie du sommeil

Tsetse fly Kibuyu/Flickr
Les scientifiques ont salué la découverte de données relatives aux séquences du génome de la mouche tsé-tsé, le vecteur responsable de la transmission de la trypanosomiase humaine africaine (THA), couramment appelée maladie du sommeil. De tels progrès pourraient jouer un rôle essentiel dans la mise au point de stratégies d'éradication de l'insecte, et réduire la morbidité et la propagation des autres maladies qui lui sont associées.

« L'accès au génome pourrait à terme permettre de faire progresser les connaissances sur la biologie fondamentale de la mouche tsé-tsé et du trypanosome, le parasite qu'elle transmet. Certains aspects de sa biologie pourraient révéler des vulnérabilités, comme la gestation de jeunes larves dans l'organisme de la femelle, la dépendance de la mouche à l'égard des bactéries qui vivent à l'intérieur de ses cellules et la technique inédite de repérage de ses proies », a dit Mathew Berriman, responsable du groupe Étude du génome parasitaire du Wellcome Trust Sanger Institute, à IRIN par email.

« Les protéines impliquées dans la perception de la lumière, de l'odeur et du goût ont permis d'ouvrir la voie à un perfectionnement des pièges. Nous avons également trouvé dans le génome la preuve de virus associés aux guêpes parasitaires - cela laisse entrevoir la possibilité d'un prédateur naturel de la mouche tsé-tsé existant dans la nature ; si on l'identifiait, on pourrait s'en servir en vue d'un contrôle biologique. »

Serap Aksoy de l'université de Yale, qui a coécrit l'étude, a dit à IRIN : « La trypanosomiase africaine affecte des milliers de personnes en Afrique subsaharienne. L'absence d'une carte complète du génome de la mouche tsé-tsé constituait un obstacle majeur à l'identification de ses vulnérabilités ».

Elle a ajouté : « Cette communauté de chercheurs dispersée en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie a créé un outil de recherche précieux pour s'attaquer à la prolifération dévastatrice de la maladie du sommeil ».

Les chercheurs ont également trouvé un ensemble de protéines olfactives et visuelles qui semble gouverner les principales réactions comportementales de la mouche, telles que la recherche d'hôtes nourriciers ou de partenaires sexuels.

Les mouches tsé-tsé ont une biologie très inhabituelle. Contrairement aux autres mouches qui pondent des oufs, ces dernières donnent directement naissance à une unique larve qui se développe en mouche adulte en s'alimentant des sécrétions des glandes lactées de sa mère.

Le Welccome Trust Sanger Institute a dit dans un communiqué : « Cet insecte vecteur de maladie a développé des méthodes biologiques inhabituelles et inédites pour traquer et infecter sa proie. Son système sensoriel avancé permet à différentes espèces de mouches tsé-tsé de traquer des hôtes potentiels aussi bien grâce à la vue qu'à l'odorat ».

« Cette étude expose une liste des éléments responsables des processus clés et ouvre la voie à de nouvelles stratégies de prévention pour réduire le nombre de décès et de maladies associés à la trypanosomiase humaine africaine et d'autres maladies véhiculées par la mouche tsé-tsé. »

Selon les chercheurs, le séquençage du génome a permis de révéler « le répertoire spécial de protéines de la mouche intervenant dans l'approvisionnement, le filtrage et l'emmagasinage du sang, la viviparité [rétention et croissance de l'ouf fertilisé au sein du corps maternel jusqu'à ce que le jeune animal, à l'état de larve ou de nouveau-né, soit en mesure de mener une existence propre] et l'expression d'analogues de protéines lactiques de mammifère ».

Identification de protéines décisives

« Des protéines ont été identifiées qui jouent un rôle décisif dans l'alimentation de la larve à naître - interférer avec ce processus briserait le cycle de vie », a dit M. Berriman du Wellcome Trust Sanger Institute.

L'étude a été menée par une équipe de 146 scientifiques travaillant pour 78 instituts de recherche à travers 18 pays. Ils ont analysé le génome de la mouche tsé-tsé et ses 12 000 gènes.

Outre la maladie du sommeil, la mouche tsé-tsé est également responsable de la nagana (ou trypanosomiase animale africaine) chez le bétail.

« La maladie du sommeil menace des millions de personnes dans 36 pays d'Afrique subsaharienne », a rappelé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Nombre des populations affectées « vivent dans des régions reculées avec un accès restreint à des infrastructures sanitaires adaptées, ce qui complique la surveillance et, partant, le diagnostic et le traitement de la maladie. De plus, le déplacement des populations, la guerre et la pauvreté sont d'importants facteurs facilitant la transmission ».

La maladie attaque le système nerveux central, en provoquant de graves troubles neurologiques, voire la mort en l'absence de prise en charge.

Les chercheurs espèrent que ces nouvelles découvertes sur le génome de la mouche permettront la mise au point de répulsifs ou d'insecticides.

En 2009, l'OMS a mis sur pied une banque d'échantillons pour aider les chercheurs à développer des outils diagnostics innovants et bon marché. Cette dernière contient des échantillons de sang, de sérum, de liquide céphalorachidien, de salive et d'urine de patients atteints des deux formes de la maladie, ainsi que des échantillons de personnes saines vivant dans des régions où la maladie est endémique.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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