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Quand l’humanitaire et le secteur privé se rencontrent

The IKEA shelter prototype has been designed to offer refugees in protracted situations greater comfort and durability than tents currently do UNHCR Innovation/R. Nuri

Le secteur privé participe depuis un certain temps déjà au travail humanitaire mondial en versant des dons matériels et en espèces. Les entreprises privées sont cependant de plus en plus directement impliquées dans les secours d’urgence ; elles créent en effet des partenariats avec les gouvernements, les agences des Nations Unies et les ONG pour améliorer la distribution de l’aide.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), les projets de collaboration humanitaire entre le public et le privé se fondent notamment sur le principe « do no harm » [ne pas nuire], la coordination avec les acteurs humanitaires, la conformité avec les normes et les principes humanitaires et le respect des communautés bénéficiaires.

IRIN présente ci-dessous quelques exemples de projets dans lesquels les secteurs public et privé ont collaboré pour améliorer le travail humanitaire. (Pour plus de détails, voir l’analyse d’IRIN sur le rôle du secteur privé dans le travail humanitaire.)

IKEA et le HCR : La Fondation IKEA, la branche caritative du géant suédois de l’ameublement, et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont créé un abri pour réfugiés pouvant être livré à plat et assemblé sans outils. Les nouveaux abris sont plus résistants aux conditions climatiques extrêmes et plus durables que les tentes de toile qui ont accueilli des millions de réfugiés sur l’ensemble de la planète. Ils sont actuellement testés dans les camps de réfugiés de Dollo Ado, en Éthiopie, et de Domiz, un camp irakien qui accueille des Syriens.

Mastercard et le PAM : Dans le cadre de ses efforts pour nourrir les affamés du monde, le Programme alimentaire mondial (PAM) distribue des bons alimentaires pouvant être échangés dans les boutiques locales ; ces bons contribuent également à stimuler l’économie locale. Le PAM a créé un partenariat avec Mastercard pour mettre en oeuvre un projet d’« aliments numériques » qui contribuera à améliorer le système de bons alimentaires électroniques en permettant, entre autres choses, la distribution des bons par téléphone portable ou carte bancaire.

Le Medicines Patent Pool : Créé en 2010 par UNITAID, le mécanisme de financement de la santé des Nations Unies, le Medicines Patent Pool [communauté de brevets pour les médicaments] est, selon son directeur général Greg Perry, « une organisation soutenue par les Nations Unies qui offre un modèle d’affaires axé sur la santé publique et qui a pour objectif de faire baisser les prix des médicaments contre le VIH et de faciliter le développement de médicaments anti-VIH mieux adaptés dans les pays en développement ». La communauté de brevets dépend des compagnies pharmaceutiques privées disposées à négocier avec les fabricants de médicaments génériques pour leur accorder volontairement des licences sur leurs brevets, encourageant du même coup la concurrence des produits génériques et facilitant le développement de nouvelles formulations de médicaments. Depuis la création de l’organisation, des compagnies pharmaceutiques importantes comme Gilead, Roche et ViiV ont collaboré avec la communauté de brevets pour mettre leurs formulations à disposition de gens qui, autrement, n’auraient pas les moyens de se les procurer.

Microsoft et l’OCHA : Depuis 2006, l’OCHA et le géant des technologies informatiques Microsoft travaillent ensemble au développement et à la maintenance d’un site web interagences destiné à améliorer la coordination humanitaire par clusters. Le système des clusters a été mis en place en 2005 pour faciliter la coordination des réponses d’urgence par les organisations humanitaires et les agences des Nations Unies. Le site internet, HumanitarianResaponse.info, a été utilisé dans diverses interventions d’urgence, notamment lors du tremblement de terre dévastateur de 2010 en Haïti et à l’occasion des inondations massives qui ont eu lieu la même année au Pakistan.

Coca-Cola et le Fonds mondial : En 2012, le Fonds mondial pour la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a annoncé son intention de développer un programme existant qui utilise les réseaux de distribution et l’expertise de Coca-Cola pour aider les gouvernements et les ONG à distribuer des médicaments dans les régions isolées du continent africain. L’élargissement du programme se fonde sur le succès du projet « Last Mile », un partenariat public-privé créé en 2010 pour aider le gouvernement tanzanien à améliorer sa chaîne d’approvisionnement en médicaments. Selon le Fonds mondial, le programme avait permis, en date de septembre 2012, d’améliorer l’accès aux médicaments de près de 20 millions de personnes et de réduire de manière significative les délais pour la livraison des médicaments.

Telenor et l’UNICEF en Serbie : En 2010, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la société de télécoms internationale Telenor ont conclu un partenariat avec le ministère de la Santé serbe pour améliorer l’accès de la communauté rom aux services de santé. Telenor a fourni des ordinateurs et des téléphones portables aux « médiateurs » de santé pour leur permettre d’évaluer et de surveiller à distance l’état de santé des membres de la communauté et leur éviter des déplacements coûteux. Le système a également été utilisé pour transmettre des informations importantes, notamment sur les journées de vaccination, par des groupes d’envoi de SMS. Soixante médiateurs ont été formés et plus de 100 000 Roms ont été enregistrés dans le cadre du projet.

Le Partenariat public-privé pour le lavage des mains au savon : Le Partenariat public-privé pour le lavage des mains au savon (PPPHW) a été créé en 2001 dans le cadre d’un effort pour prévenir les maladies diarrhéiques par une campagne de lavage adéquat des mains. Les organisations membres incluent notamment Colgate-Palmolive, Procter & Gamble, Unilever, l’UNICEF et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Le secteur privé a fourni une aide technique aux secteurs publics des divers pays pour sensibiliser les populations à l’importance d’un lavage adéquat des mains et promouvoir le développement des infrastructures d’eau et d’assainissement. Depuis 208, la Journée mondiale du lavage des mains, l’une des principales initiatives du partenariat, est célébrée le 15 octobre de chaque année.

DHL et « Get Airports Ready for Disaster » : En 2012, la firme internationale de courrier DHL a établi un partenariat avec le gouvernement libanais et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour le lancement d’un programme de préparation aux catastrophes pour l’aéroport de Beyrouth. Le programme, appelé « Get Airports Ready for Disaster » (GARD), a pour objectif d’aider le personnel de sécurité, les militaires et les employés de l’aéroport à mieux se préparer aux catastrophes potentielles. DHL a déjà mis en oeuvre le partenariat GARD – développé avec le PNUD en 2009 – au Bangladesh, en Indonésie et au Népal. GARD s’inscrit dans un programme mondial plus vaste connu sous le nom de « GoHELP », un partenariat plus élargi avec l’OCHA par lequel DHL « met à profit d’une manière ciblée et durable ses compétences en matière de logistique et de présence mondiale afin d’améliorer les conditions de vie des personnes dans le besoin ». Le partenariat a notamment été utilisé pour fournir un soutien logistique d’urgence à la suite du tremblement de terre à Haïti, pour fournir un soutien logistique à la suite du séisme de 2007 au Pérou et pour accélérer la distribution d’aide au Myanmar après le passage du cyclone Nargis en 2008.

kr/rz – gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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