« La capacité collective de la communauté humanitaire à se réunir et à planifier, mettre en ouvre et superviser les efforts de développement a été limitée par les grèves consécutives », a dit à IRIN Gerson Brandao, conseiller pour les affaires humanitaires auprès du Bureau du coordonnateur résident des Nations Unies au Bangladesh. Il a ajouté que les visites sur le terrain avaient été remises à plus tard et que la capacité des organisations humanitaires à soutenir les partenaires locaux en avait été affectée.
Les grévistes réclament notamment la libération des leaders de l'opposition qui ont été emprisonnés ; la suppression du Tribunal international des crimes (International Crimes Tribunal, ICT), créé par l'État pour enquêter sur les crimes de guerre commis par les collaborateurs pendant la guerre d'indépendance de 1971 ; et la mise en place d'un gouvernement intérimaire pour superviser l'organisation des prochaines élections nationales, prévues en 2014.
Généralement, quand une grève est déclenchée, il n'y a plus aucun véhicule civil sur les routes. Les véhicules qui restent sont souvent vandalisés ou incendiés par les militants de l'opposition.
« Je crains que la capacité des partenaires du développement à compléter l'aide fournie par le gouvernement aux personnes affectées par une catastrophe potentielle ne soit réduite dans une certaine mesure. Après tout, il est possible qu'une catastrophe se produise, car nous sommes au beau milieu de la saison des cyclones », a dit M. Brandao.
Le Centre asiatique de préparation aux catastrophes (ADPC) classe le Bangladesh au premier rang des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Les régions côtières sont affectées presque chaque année par des cyclones.
Plus des deux tiers des 64 districts du pays sont vulnérables aux catastrophes naturelles, notamment aux cyclones, aux inondations, aux glissements de terrain et aux sécheresses.
Interruption des efforts de développement
Les troubles politiques entravent également le travail des acteurs du développement.
« Les grèves retardent la mise en ouvre des activités que nous avons financées. Par exemple, les transferts en espèces ne peuvent être effectués pendant les grèves. En outre, les ONG internationales et les partenaires des Nations Unies sont généralement incapables d'utiliser leurs véhicules les jours de grève, ce qui signifie que leurs programmes sont suspendus et qu'aucune supervision n'est possible », a dit Olivier Brouant, chef du bureau de l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) à Dacca.
L'ECHO est l'un des principaux bailleurs de fonds pour le Bangladesh. En 2012-2013, il a fourni 30,65 millions d'euros pour répondre aux besoins humanitaires et 3,65 millions d'euros pour financer des projets de réduction des risques de catastrophe (RCC).
Afin de pouvoir fonctionner dans ce contexte, Plan International au Bangladesh a apporté des changements à sa façon de travailler.
« Nous avons déplacé certaines de nos activités événementielles le week-end. Par ailleurs, les membres du personnel qui sont incapables de se rendre au bureau les jours de 'hartal' (terme local pour désigner la grève générale) peuvent maintenant travailler les week-ends ou rattraper le retard en travaillant plus tard », a dit Elena Ahmed, directrice pays adjointe pour Plan International au Bangladesh.
Selon Gareth Price-Jones, directeur pays pour Oxfam, la situation est encore gérable. « Nous sommes cependant inquiets pour l'avenir. Avec d'autres ONG et les Nations Unies, nous rappelons à tous les acteurs que le travail humanitaire est protégé par le droit international [humanitaire]. Nous devrions pouvoir poursuivre notre travail même lorsque la situation se détériore », a-t-il ajouté.
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