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Moussa Ibrahim, détenu au Mali : « Ils m’ont accusé de soutenir les islamistes »

Moussa Ibrahim, a restaurant owner in Timbuktu has been detained in the gendarmerie in Gao for one month. March 2013 Katarina Höije/IRIN
Moussa Ibrahim est un Songhaï de 40 ans propriétaire d’un restaurant à Tombouctou. Soupçonné de soutenir le groupe islamiste Ansar Dine, qui s’était emparé d’une grande partie de la région en 2012, il a été arrêté en février 2013.

En mars, il s’est entretenu avec les journalistes d’IRIN à la gendarmerie de Gao, où il était détenu :

« Le jour où les Français sont arrivés à Tombouctou, je suis descendu dans la rue pour faire la fête. Nous étions enfin libres.

« Ce n’est que deux semaines plus tard que mes ennuis ont commencé. Un jour, les soldats [maliens] sont venus chez moi pour rechercher des armes. Ils m’ont accusé de soutenir les islamistes. Ils n’ont trouvé ni armes ni preuves d’un soutien à Ansar Dine, alors ils sont partis, mais ils sont revenus le lendemain. Une fois de plus, ils m’ont accusé de soutenir les islamistes et m’ont emmené jusqu’au camp.

« Les soldats m’ont fait asseoir sur le sol, avec d’autres prisonniers. Il y avait au moins une vingtaine d’hommes dans le camp. Ils étaient âgés de 20 à 60 ans. Il y avait des Maliens bien entendu, mais aussi des Algériens, un Burkinabé et même un Nigérien. Certains d’entre eux semblaient avoir besoin de soins médicaux.

« Nous étions tout le temps attachés les uns aux autres avec des menottes ou des turbans. Nous sommes restés attachés tellement longtemps que mes mains étaient engourdies. On nous a forcés à nous redresser et les soldats nous ont pris en photo avec leur téléphone portable.

« Au bout d’une semaine dans le camp, peut-être plus – j’ai perdu la notion du temps – on a fini par nous emmener à la gendarmerie et on nous a dit qu’on allait être transférés vers Bamako. Nous avons passé au moins une semaine de plus à la gendarmerie. J’ai été interrogé et les policiers m’ont expliqué qu’ils m’avaient arrêté, car ils me soupçonnaient d’aider les islamistes.

« J’ai un petit restaurant dans les environs de Tombouctou. Les islamistes venaient souvent y manger. En fait, ils étaient mes seuls clients, car beaucoup de gens avaient pris la fuite. C’est probablement pour ça que les soldats pensaient que je coopérais avec eux. Mais je n’ai jamais accepté leur argent et j’ai refusé de faire quoi que ce soit pour eux.

« Ma famille vit dans un petit village à deux kilomètres de Tombouctou. Ils ne savent pas que je suis ici. En fait, ils ne savent pas que j’ai été arrêté. Je m’inquiète pour eux et pour mon restaurant. Dès qu’ils me laisseront partir – car ils n’auront pas le choix, je suis innocent – je retournerai à Tombouctou ».

kh/aj/rz – mg/amz  


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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