« Personne ne connaît les chiffres réels, mais il est clair que le nombre de filles en âge d’aller à l’école [qui ont un avortement à risque] est trop élevé », a déclaré Lisa Vallely, chef du département santé maternelle et infantile de l’Institut de recherche médicale (IRM) de PNG et chercheuse principale d’une nouvelle étude sur le sujet.
« Ce sont seulement les chiffres enregistrés à l’hôpital. Nous ne savons toujours pas ce qui se passe en dehors, dans la communauté », a-t-elle déclaré à IRIN en marge du deuxième Congrès international sur la santé des femmes et l’avortement à risque qui s’est tenu à Bangkok.
L’étude de six mois (non publiée en ligne) a examiné toutes les hospitalisations liées à des fausses couches ou à des avortements provoqués dans l’hôpital de la province des Hautes-Terres orientales à Goroka. Sur les 120 fausses couches survenues à l’hôpital durant la période d’étude, 23 pour cent (48 femmes) représentait des avortements provoqués, avec plus de la moitié pratiquée entre la 12e et la 26e semaine de grossesse.
La plupart concernaient des mineures, fréquentant l’école ou l’enseignement supérieur, et la majorité de ces avortements étaient provoqués à l’aide de médicaments délivrés uniquement sur ordonnance et achetés auprès des travailleurs de la santé ou en pharmacie. D’autres cas font état de l’utilisation d’herbes traditionnelles et de moyens physiques comme des exercices physiques intenses ou en introduisant une baguette dans le vagin et en attachant une corde autour de l’abdomen.
D’après les résultats de l’étude, de nombreuses femmes ont eu recours à l’avortement pour ne pas humilier leur famille, pour pouvoir poursuivre leurs études ou parce qu’elles allaitaient déjà un autre enfant.
Une étude récente de la situation à Goroka indique que les infections liées aux avortements à risque sont une des principales causes de mortalité maternelle.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les avortements à risque, qui surviennent presque tous dans des pays en voie de développement, seraient à l’origine de près de 47 000 décès par an. L’avortement à risque est l’un des principaux facteurs (13 pour cent) de mortalité maternelle dans le monde et concerne également les procédures effectuées en dehors des hôpitaux, des cliniques et les chirurgies pratiquées en l’absence d’un personnel médical qualifié.
La santé maternelle reste un défi majeur en PNG. Selon une étude menée par plusieurs agences qui s’appuyait sur des données de 2008, sur 100 000 naissances vivantes, près de 250 mères meurent.
L’avortement est illégal en PNG sauf si deux médecins donnent leur accord pour le pratiquer à condition que l’accouchement présente un danger mortel pour la mère. Cependant, d’après les professionnels de la santé, le recours à l’avortement est très répandu.
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