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Augmentation de l’émigration clandestine au Somaliland

Asha Abdi, some of her children and other immigrant Ethiopian women on a street in Hargeisa. Somaliland immigration officials have expressed concern over the increase in the number of illegal Ethiopian, with claims that up to 90 people are arriving daily, Mohamed Amin Jibril/IRIN
Asha Abdi, some of her children and other immigrant Ethiopian women on a street in Hargeisa
Selon les autorités, de plus en plus de jeunes de la République autoproclamée du Somaliland émigrent clandestinement, quittant la région principalement à cause du chômage et traversant l’Éthiopie, le Soudan et la Libye pour atteindre l’Europe.

« Il n’existe pas de données exactes, mais pour les trois derniers mois de l’année 2011, nous estimons à seulement 150 le nombre de jeunes [qui ont émigré clandestinement], en comparaison des trois derniers mois de cette année [pour lesquels le chiffre s’élève entre] 300 et 350 personnes », a déclaré à IRIN Sa’id Omar, le directeur du département de la Jeunesse du ministère de la Jeunesse et des Sports au Somaliland.

Environ 150 jeunes du Somaliland avaient été rapatriés entre janvier et novembre 2011, après avoir été arrêtés par les autorités éthiopiennes à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan ; à titre de comparaison, 200 jeunes ont été rapatriés durant la période de janvier à novembre 2012, selon les responsables de l’immigration de la ville frontalière de Tog-Wajale, à la frontière entre l’Éthiopie et le Somaliland.

« Nous n’[encourageons] aucun immigré clandestin à franchir la frontière, mais parfois ils passent par la frontière ouverte entre le Somaliland et l’Éthiopie pour continuer leur route vers le désert du Sahara avant de traverser la [mer] Méditerranée », a affirmé un responsable de l’immigration à Tog-Wajale.

Mohamed*, qui vit maintenant en Norvège, y est entré clandestinement début 2012. « J’ai commencé mon voyage le 13 mars [en traversant] l’Éthiopie, le Soudan et la Libye contre 5 000 dollars pour la totalité du voyage. Nous étions en contact avec des passeurs en Éthiopie, au Soudan et en Libye », a-t-il dit.

« Dès que nous avons atteint la ville frontalière libyenne de Sabha, nous avons été livrés comme des animaux à un Libyen qui touchait 800 dollars par tête et qui nous a battus et nous a torturés avec des câbles électriques. Ensuite, à bord d’un pick-up Land-Cruiser, nous sommes arrivés à Tripoli, où nous avons retrouvé des passeurs arabes somaliens qui ont loué pour nous un bateau [vers l’Europe] ».

Peu d’opportunités

Le chômage alimente l’immigration clandestine, même si le trajet comporte des risques inhérents tels que les mauvais traitements, les dettes, la déportation et l’emprisonnement.

« Le taux de chômage élevé au Somaliland est considéré comme le facteur principal qui pousse les jeunes à [se tourner vers] l’immigration clandestine », a déclaré Mohamed-Rashid Muhumed Farah, le secrétaire général de l’Association des journalistes du Somaliland (SOLJA). « Par exemple, j’étais à Addis Abeba [la capitale éthiopienne] en 2011 lorsque nous avons rencontré 30 jeunes du Somaliland qui voulaient se rendre en Europe, et ils nous ont dit que la principale raison de leur départ était le chômage dans le pays ».
Selon le politologue Ali Osman Abdi-Liba, les jeunes ayant fait des études supérieures sont plus susceptibles de quitter le Somaliland.

« Les étudiants à l’université éprouvent de la fierté et nourrissent de grands espoirs. Pendant les deux premières années à l’université [ils sont] intéressés par les études, mais durant les deux dernières années à l’université [leurs] espoirs s’envolent, car [ils] connaissent d’anciens étudiants [qui] sont dans la ville sans emploi. Pour cette raison, dès qu’ils ont fini l’université, s’ils n’ont pas de travail, ils vont [être] frustrés et [se tourner vers] l’immigration clandestine », a-t-il dit.

M. Abdi-Liba réclame la création d’établissements d'enseignement technique, car ces qualifications sont recherchées sur le marché.

Le gouvernement du Somaliland est déterminé à créer un fonds pour l’emploi des jeunes qui recevra environ 130 millions de dollars, une somme initiale qui sera réunie grâce à la privatisation d’anciens bâtiments publics, selon Bashe Yusuf Ahmed, directeur général au ministère du Travail et des Affaires sociales.

« Nous espérons que les donateurs internationaux participeront aussi, et environ 50 000 emplois seront créés dans les prochaines années pour faire baisser le taux de chômage de 80 à 20 pour cent », a déclaré M. Ahmed.

*le prénom a été changé

maj/aw/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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