Les régions de Dosso au Sud-Ouest, de Tillabéri à l’Ouest et la région de Niamey, où se trouve la capitale, ont été les plus gravement touchées. Au total, 150 des 366 communes du pays ont été affectées par les pires inondations que le pays ait connues depuis 80 ans, selon Oxfam.
La réponse humanitaire a été déployée rapidement par le gouvernement et les agences d’aide humanitaire : des milliers de colis de produits alimentaires et non alimentaires ont été distribués, selon Modibo Traoré, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Niger, mais les besoins de relèvement sont sous-financés.
Environ 1,5 million de personnes ont été déplacées ou ont perdu leur logement dans les inondations qui ont touché l’Afrique de l’Ouest lors de la dernière saison des pluies, selon OCHA.
Besoins de relèvement précoce
Le gouvernement a préparé un plan de relèvement précoce, « mais il a besoin de financement », a dit M. Traoré.
Le Fonds central d’intervention d’urgence (Central Emergency Response Fund, CERF) a versé environ 2,5 millions de dollars afin de répondre aux inondations, mais aucun fonds n’a été décaissé pour la réhabilitation des écoles, car l’éducation n’est pas considérée comme étant « nécessaire à la survie ».
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) va recevoir un million de dollars pour réhabiliter 1 000 centres de soins de santé endommagés, situés pour la plupart dans les régions de Dosso et Tillabéri.
Les écoles sont censées ouvrir leurs portes le 27 septembre, mais la rentrée risque d’être différée – de plusieurs semaines pour certains établissements – indiquent des travailleurs humanitaires. « Il y a encore beaucoup de choses à faire. Il nous faudra plus de deux semaines pour y arriver », a dit à IRIN Weifane Ibrahim, coordinateur du programme Éducation d’Oxfam au Niger.
Inondations en Afrique de l’Ouest en 2012 Nombre de personnes affectées par les inondations à la mi-septembre |
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Pays | Personnes affectées | Décès |
NIGER | 527,471 | 81 |
TCHAD | 465,896 | 34 |
SENEGAL | 287,384 | 19 |
NIGERIA | 134,381 | 173 |
BURKINA FASO | 44,706 | |
CAMEROUN | 29,591 | 14 |
GAMBIE | 20,822 | 6 |
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE | 13,700 | 4 |
MALI | 11,161 | |
GHANA | 2,491 | |
MAURITANIE | 505 | |
TOGO | 134 | |
BENIN* | 4 | |
*À confirmer |
« Plus vite les écoles seront évacuées, plus vite nous pourrons reprendre les cours », a dit Hima Achana, secrétaire en communication du Syndicat national des enseignants au Niger.
« Le relèvement précoce est une priorité – les logements, les écoles, les centres de soins de santé, les centres communautaires, les mosquées et les points d’eau doivent être reconstruits », a souligné M. Traoré.
Environ 7 000 hectares de cultures ont été détruits dans les inondations, et les fermiers ont besoin d’outils et de graines afin de reprendre leurs activités.
Réinstallation forcée
Un nombre trop important de familles vivent sur des terres inondables situées le long du fleuve Niger et doivent être relogées, indique le gouvernement. Bon nombre d’entre elles bloquent les eaux de ruissellement du fleuve, aggravant ainsi les inondations, tandis que certaines familles de la région de Niamey se sont installées sur le lit de la rivière, qui est asséché pendant une grande partie de l’année.
Aichatou Boulama Kane, gouverneur de Niamey, a annoncé que les familles seraient relogées au cours des prochains mois, soulignant que le gouvernement avait identifié des lieux adéquats.
Cette approche s’est révélée infructueuse par le passé ; en 2010, quelque 900 familles ont reçu 1 000 dollars pour se reloger, mais elles se sont finalement réinstallées sur leur ancien lieu d’habitation, qui se trouvait près de la rivière et était donc adapté à l’agriculture irriguée. Cependant, le gouvernement, à l’époque un gouvernement de transition, est aujourd’hui bien en place et l’opération devrait être un succès, a avancé M. Traoré.
Les milliers de familles originaires de Niamey et qui ont perdu leur logement appellent aujourd’hui le gouvernement à les aider à trouver des abris temporaires et à entamer la reconstruction.
À Saga 1, un village situé au bord de la rivière en périphérie de Niamey, bon nombre de familles sans logement se sont installées chez des proches ou des amis et attendent l’aide. « Ils nous ont demandé de quitter les écoles qui nous hébergeaient, mais pour l’instant personne ne nous a montré le site où nous allons nous installer », a dit Mahamane Issa, 40 ans.
Le gouvernement a promis de répondre à leurs attentes avec l’aide de ses partenaires.
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