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La viande de gibier responsable de l’épidémie d’Ébola

[Angola] One of the photographs of the Giant Sable antelope taken by the Catholic University's Centre for Scientific Studies and Investigation, using remote cameras. IRIN
One of the photographs of the Giant Sable antelope taken by the Catholic University's Centre for Scientific Studies and Investigation, using remote cameras
Les représentants de la santé de la province Orientale, située au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), demandent à la population d’éviter toute activité comportant un risque d’exposition au virus Ébola, et notamment d’éviter les contacts avec des personnes infectées et de ne pas consommer de viande de gibier.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a annoncé qu’une épidémie de fièvre Ébola avait éclaté le 17 août, au moins dix cas mortels ont été reportés dans la province au 20 août. Des sources locales indiquent que les premiers symptômes sont apparus il y a environ un mois.

Neuf décès – dont trois chez les personnels de santé – sont intervenus dans le district d’Isiro et un dans le district de Dungu. L’OMS a signalé un total de 15 cas, 13 probables et deux confirmés.

« La personne décédée à Dungu était un chasseur. Alors qu’il se trouvait dans le bush, il a trouvé un cadavre d’antilope et ne s’est pas demandé comment l’animal était mort. Il s’en [le cadavre] est immédiatement emparé et l’a mangé... Il est tombé malade et il est décédé », a dit Kabange Numbi, le ministre de la Santé de la RDC.

Viande de gibier

La viande de gibier – la viande d’animaux sauvages, y compris les ongulés, les primates et les rongeurs – est souvent la principale source de protéines d’origine animale des populations de certaines régions de la RDC. Elle représente également une source de revenus pour les populations du bassin du Congo, selon un rapport rédigé en 2011 par le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR).

Selon l’OMS, « Le virus Ébola s’introduit dans la population humaine par contact étroit avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques d’animaux infectés ». On pense que les chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels du virus Ébola.

« Le virus Ébola est une maladie d’origine animale, certaines personnes dépendent de la viande de gibier pour survivre ici [...] et ne se soucient pas d'éviter de consommer la viande d’animaux morts trouvés dans le bush », a dit Mondoge Vitale, chargé du contrôle des maladies au bureau de l’OMS à Kinshasa.

La souche d’Ébola identifiée au Congo est l’Ébola-Bundibugyo – elle tire son nom d’un district de l’Ouganda situé à la frontière avec la RDC. Le district de Kibaale, situé à l’ouest dans le pays voisin de l’Ouganda, a récemment été touché par une épidémie d’une autre souche, l’Ébola-Soudan, qui a fait au moins 16 victimes.

Il n’y a pas de vaccin contre cette maladie hautement infectieuse qui provoque des fièvres et des hémorragies par les orifices corporels, et peut entraîner la mort en quelques jours. On estime que la souche Bundibugyo a un taux de mortalité d’environ 40 pour cent.

Jacques Gumbaluka, responsable du district sanitaire du Haut-Uele à Isiro, a indiqué que des enfants de moins de cinq ans avaient été traités pour anémie dans des centres de santé il y a environ un mois. Des adultes souffrant de saignements d’origine inconnue et de fièvres avaient ensuite été admis. « Il faut savoir que le sang coule dans les vaisseaux, mais lorsque le sang coule hors des vaisseaux, c’est un gros problème, c’est grave », a-t-il dit.

Endiguement

Des mesures de contingence ont été mises en place afin de contenir l’épidémie. Le ministre de la Santé a établi des groupes de travail au niveau national et au niveau des districts, et collabore avec plusieurs partenaires, dont l’organisation non gouvernementale (ONG) MSF, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’OMS.

« Les mesures incluent la sensibilisation des communautés, la protection des personnels de santé – ceux qui travaillent dans la zone où l’épidémie a été déclarée ont reçu un équipement de protection. [...] Nous avons renforcé les dépistages au port de Kisangani [une plaque tournante commerciale de la province Orientale] afin de contrôler la progression de l’épidémie de la rivière Congo à la capitale, Kinshasa », a dit M. Numbi. « [Nous avons également] renforcé le dépistage des passagers qui transitent par l’aéroport de Kisangani ».

La province Orientale se situe à la frontière avec la République centrafricaine, le Soudan du Sud et l’Ouganda. Le Soudan du Sud est déjà en état d’alerte suite à l’épidémie déclarée dans le pays voisin de l’Ouganda.

MSF a envoyé des experts chargés d’installer des installations destinées à l’isolement des malades et d’établir des systèmes de surveillance dans les zones affectées, mais les responsables indiquent que leur travail est entravé par le manque d’information. « Tant que le système de surveillance ne sera pas mis en place correctement, nous ne saurons pas si des cas n’ont pas été diagnostiqués parmi les personnes qui se sont présentées dans les centres de soins », a dit Olympia de la Rosa, coordinatrice des urgences pour MSF.

La RDC a enregistré plusieurs épidémies mortelles d’Ébola par le passé. En 1976, au moins 280 personnes infectées par la souche Ébola-Zaire sont décédées. Cette souche a fait 250 victimes en 1995 et 187 en 2007, selon les CDC.

pc/kr/rz-mg/


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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