La campagne de vaccination, qui devait débuter le 29 mai, s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’éradication menée dans l’ensemble de la région.
« Ce sont les mouvements [de grève] qui ont poussé le gouvernement à reporter sine die la campagne [d’immunisation] », a déclaré un membre du ministère de la Santé, qui a souhaité garder l'anonymat.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que d’autres organismes de santé et ONG, immunisent actuellement des enfants d'Afrique de l'Ouest, où 62 cas de poliovirus sauvage ont été confirmés dans sept pays autrefois épargnés par la maladie, alors qu’une épidémie déclarée au Nigeria en 2008 se propage vers l’ouest du continent, d’après une déclaration datée du 28 mai publiée conjointement par l’OMS, le Fonds des Nations unies pour l’enfance et Rotary International.
Compte tenu des nouveaux cas d’infection recensés en Afrique de l'Ouest au cours de ces quelques derniers mois, des milliers d’enfants sont exposés au risque de paralysie irréversible, peut-on lire dans le communiqué. La campagne actuelle cible 74 millions d’enfants dans la région.
« Il est essentiel que les vaccinations soient effectuées de façon anticipée, plutôt que de façon tardive », a dit à IRIN Oliver Rosenbauer, porte-parole du groupe d’éradication de la polio de l’OMS. « Le Bénin est l’un des pays ayant enregistré des cas de transmission post-vaccination – autrement dit, [de nouveaux] cas ont été enregistrés depuis la campagne d’immunisation de février-mars ».
Le communiqué joint indique également que « la campagne initiée cette semaine est jugée fondamentale. La saison des pluies prochaine va rendre plus compliqué l’accès à tous les enfants, et renforcer la circulation du poliovirus dans l’environnement ».
Le fonctionnaire du ministère béninois de la Santé a indiqué à IRIN que le ministère ne souhaitait pas prendre de risques. « Le personnel de santé au niveau opérationnel est formé, mais avec les différents mouvements de grève, on ne pouvait pas prendre le risque de lancer la campagne ; il faut s'assurer que tout est en place et qu'il ne va pas y avoir de dysfonctionnement ».
Des membres du syndicat des professionnels de santé ont occupé le ministère de la Santé le 27 mai, et ont été nombreux à participer à une manifestation organisée par les membres de l’opposition dans la capitale économique, Cotonou, le lendemain.
Un professionnel de santé, qui s'est présenté sous le nom de Maxime T., a dit à IRIN le 29 mai : « Nous allons attendre la satisfaction des dernières revendications et du dernier agent de santé pour reprendre le travail…On s’est trop moqué de nous. Trop, c’est trop ».
La campagne synchronisée est la troisième cette année, après la campagne menée en février et mars. Au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, des cas d'infection ont été confirmés depuis la campagne de vaccination du mois de mars.
np/gc/aj/db
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions