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Comment faire face à la crise des prix alimentaires

L’inflation des prix alimentaires a suscité un débat entre les organisations humanitaires qui veulent renoncer aux versements de subventions pour revenir aux distributions alimentaires, et celles qui préconisent d’indexer les subventions par rapport au prix des produits alimentaires, selon un nouvel article qui contient différents outils et diverses idées de méthodes à adopter pour faire face à la crise des prix alimentaires.

« Cet article a été écrit en réponse à un appel de nos membres [dont les agences des Nations Unies et d’autres grandes organisations humanitaires] qui souhaitaient que nous les aidions à comprendre les conséquences de la crise des prix alimentaires sur leurs programmes et à déterminer comment y réagir », a indiqué John Mitchell, président de l’Active Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian Action (ALNAP), Réseau d’apprentissage actif pour la responsabilité et la performance de l’action humanitaire, un réseau britannique d’acteurs humanitaires, qui a préparé ce document.

Le débat « distribution alimentaire contre versements de subventions » fait partie des différentes questions abordées dans l’article, intitulé The Global Food Price Crisis: Lessons and Ideas for Relief Planners and Managers (La crise mondiale du prix des vivres : enseignements et idées pour les planificateurs et les responsables des opérations de secours).

Plusieurs documents circulent à l’heure actuelle au sujet de la crise du prix des vivres, mais celui de l’ALNAP est plutôt un « guide pratique » de la crise, à l’attention des acteurs humanitaires. « Nous avons découvert qu’une analyse de la crise faisait cruellement défaut pour permettre de concevoir les interventions », a expliqué M. Mitchell.

« Mais à elle seule, l’analyse ne suffit pas », a indiqué Ben Ramalingam, directeur du service de recherche et développement de l’ALNAP et auteur de l’article aux côtés de John Mitchell et Karen Proudlock. « Il est également important d’anticiper la manière dont la situation pourra évoluer avec le temps et d’intégrer des mesures de contingence pour assurer que les programmes puissent être adaptés en conséquence. De plus, la crise s’est développée ou peut se développer en plusieurs crises localisées : comment les organisations réagissent-elles dans ce cas ? »

Plus qu’une analyse

L’ALNAP a mené une enquête auprès des organisations humanitaires ; l’enquête contenait neuf questions essentielles, qui ont servi de base à ce nouveau manuel d’outils, axé sur l’analyse et la planification. 

Les trois premières questions, sur la nécessité d’une analyse des informations relatives aux moyens de subsistance, à la vulnérabilité et aux marchés, composent la section sur l’analyse, qui contient des suggestions sur le type d’outils analytiques à utiliser.

Les moyens de subsistance : la meilleure manière de sauver des vies est de protéger les moyens par lesquels les populations obtiennent leur nourriture, ont déduit les auteurs.

L’analyse tient compte des informations microéconomiques sur les biens, les stratégies de survie et les dépenses prioritaires des foyers, ainsi que des politiques, des institutions et des processus macroéconomiques qui influent sur les moyens de subsistance, à l’échelle nationale et internationale.

La deuxième caractéristique de l’analyse présentée dans ce document est qu’elle porte également sur les besoins et les priorités définis par les populations elles-mêmes. La vulnérabilité : les caractéristiques complexes de la situation dans laquelle se trouvent les personnes touchées, notamment leur état nutritionnel, leur résistance, leur sécurité, et leur droit d’exprimer leurs besoins.

Dans le contexte de la hausse du prix des denrées alimentaires, l’ALNAP suggère dans son article de se pencher sur les vulnérabilités propres à quatre groupes principaux : les foyers agricoles, les foyers agropastoraux, les foyers d’éleveurs et les ménages urbains pauvres.

« ...Il est également important d’anticiper la manière dont la situation pourra évoluer avec le temps et d’intégrer des mesures de contingence pour assurer que les programmes puissent être adaptés en conséquence... »
Les conditions du marché : dans les pays pauvres, la plupart des moyens de subsistance dépendent des marchés ; le document propose une évaluation des marchés axée sur la hausse des prix alimentaires

-pour trouver une « manière rapide, rentable et habilitante » de répondre aux besoins prioritaires des populations, surtout en matière d’interventions financières
-pour éviter des opérations de secours inadaptées, susceptibles de porter atteinte aux systèmes de marché
-pour observer comment les marchés locaux ont réagi aux interventions, ce qui permet d’indiquer si celles-ci ont été efficaces ou non 
-pour apprécier le redressement des marchés, ce qui serait nécessaire pour la réhabilitation 
pour déceler toute crise dans les systèmes de marché qui pourrait être transformée en possibilités de « reconstruction en mieux ».

M. Ramalingam de l’ALNAP a noté qu’après avoir analysé la situation actuelle, il était important d’appliquer les conclusions de cette analyse aux différents scénarios possibles pour l’avenir.

Les opinions restent partagées sur les prix élevés des vivres : certains pensent que la crise sera de courte durée, d’autres que le monde pourrait être « confronté à une "nouvelle ère" où les prix des denrées alimentaires sont toujours plus élevés », selon le document. Les scénarios aident les organisations à planifier leurs mesures de contingence et à réagir à temps aux crises, et peuvent être mis en œuvre sur une base qualitative ou quantitative ; le document propose quatre approches :

- Meilleur scénario, scénario moyen, pire scénario, en fonction de l’échelle de hausse des prix - Augmentation ou variations des scénarios, si le nombre de personnes touchées est plus élevé
- Utilisation d’un calendrier indiquant la situation à des moments fixés dans le temps
- Inventaire des ressources opérationnelles, afin de prendre en compte les types d’interventions requises dans différentes circonstances, plutôt que les conséquences.

Les analyses et les scenarios devraient s’accompagner de stratégies visant à aider les gouvernements, les bailleurs et les organisations humanitaires à prévoir leurs interventions au début des crises liées aux prix des vivres.

Le document aborde également la nécessité d’assurer une coordination et de conclure des partenariats entre les organisations, propose des idées d’interventions à court terme destinées à augmenter la production vivrière et se penche sur le débat « subventions contre aide alimentaire » ; on y compare également diverses méthodes de protection sociale.

Les représentants des Nations Unies et des gouvernements, les organisations humanitaires et les représentants des organismes internationaux de l’Equipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire se réuniront à Madrid, capitale de l’Espagne, le 26 janvier 2009, à l’occasion d’un sommet de deux jours sur la crise. Cette rencontre fait suite au sommet mondial de l’alimentation, qui a eu lieu à Rome, en 2008.

jk/he

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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