C’est la première fois depuis 1990 que des étudiants en médecine ont été diplômés dans une institution somalienne comme la BUMC. « Il y a une grave pénurie de médecins dans le pays et cette nouvelle génération de médecins va aider le système de santé », a expliqué M. Bidey.
Aucun nouveau médecin n’avait rejoint la profession depuis 1990, a-t-il ajouté. Dans le même temps, « les anciens médecins ont quitté le pays, ont vieilli ou sont morts, tout simplement ».
« Avant la guerre civile, notre université [l’Université nationale de Somalie] diplômait chaque année 50 étudiants en médecine. Nous prévoyons d’en diplômer 24 l’année prochaine », a dit M. Bidey à IRIN, ajoutant qu’il y en aurait eu davantage si de nombreux étudiants n’avaient pas arrêté leurs études faute d’avoir pu couvrir leurs frais de scolarité.
La faculté est financée par les dons des médecins somaliens et par des frais de scolarité annuels de 1 500 dollars par étudiant, a-t-il expliqué. Selon M. Bidey, la BUMC forme actuellement 256 étudiants en médecine (151 hommes et 105 femmes).
Mohamed Adan Shahiid, un des maîtres de conférences, a expliqué que la BUMC avait conclu des accords de collaboration avec plusieurs universités étrangères, dont l’Universita Degli Studi G'Annunzio Di Scieti, en Italie, la Jazira University du Soudan et l’Université d’Ismailia, en Egypte.
Ces institutions se sont engagées à aider au « développement du programme d’études, à fournir des manuels et de l’équipement, et à dispenser un enseignement à distance et des formations », a-t-il dit.
Selon M. Shahiid, le personnel de la BUMC est composé de médecins somaliens exerçant en Somalie ou à l’étranger. « Deux professeurs somaliens de la diaspora enseignent chez nous. D’autres viennent quand ils ont le temps », a-t-il ajouté.
Photo: Hasaan Mahamud Ahmed/IRIN |
Le docteur Mohamed Mahamud Bidey est le doyen de la faculté de médecine de l'université de Benadir à Mogadiscio |
Mlle Hassan a également confié que l’environnement d’apprentissage était difficile à la fois pour les étudiants et les professeurs, « mais nous sommes très contents d’être là ».
« Il est parfois arrivé que nous ne puissions pas nous rendre à la faculté. En d’autres occasions, nous ne pouvions plus en repartir et nous devions passer la nuit dans les locaux de la faculté parce qu’il était trop risqué de partir ».
Mlle Hassan a dit qu’elle était aussi engagée que ses professeurs dans le cadre de ce cursus. « Nous ne pouvons pas tous partir. Qui s’occupera du peuple ? ».
Yahya Abdulakdir, un autre diplômé, a également confié que malgré les difficultés auxquelles ils se trouvaient confrontés, « nous sommes tous heureux et ravis. Sans le dévouement de nos professeurs, qui ont bravé toute sorte de problèmes, nous ne serions jamais arrivés là ».
Parmi ses besoins les plus pressants, l’université manque d’une bibliothèque, de supports d’apprentissage, d’espaces d’apprentissage, et de formations, à la fois pour le personnel enseignant et pour les diplômés, a indiqué M. Shahiid.
Jusqu’ici, l’Organisation mondiale de la santé a apporté son aide en dispensant quelques formations, a-t-il dit, appelant les organisations, les Somaliens de la diaspora et les personnes soucieuses d’apporter leur soutien à « faire tout ce qu’ils peuvent pour aider l’université. Avec l’aide nécessaire, nous pouvons diplômer la prochaine génération de personnel médical en Somalie, malgré les difficultés ».
« Ensemble, nous pouvons changer les choses ».
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