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Mieux étudier l'impact des changements climatiques sur l’eau

Des modèles doivent être conçus pour prévoir les conséquences des changements climatiques sur l’eau potable et la gestion des eaux usées et permettre de gérer la recrudescence prévue des maladies hydriques résultant du réchauffement climatique, selon un nouveau document directif publié par l’Université des Nations Unies (UNU).

« Il faut consacrer des investissements plus importants à la conception de modèles pour orienter la prise de décisions, réduire l’incertitude et augmenter des programmes de surveillance coûteux », a estimé Corinne Wallace, chercheuse en hygiène de l’eau au Réseau international de l’UNU sur l’eau, l’environnement et la santé, et co-auteur du nouveau document directif.

« Ces efforts, conjugués avec une carte de vulnérabilité sur les maladies liées à l’eau, pourront constituer la base nécessaire à l’élaboration de politiques fondées sur des preuves », a-t-elle dit. « Des modèles validés doivent être conçus qui permettront de prédire les conséquences des changements climatiques sur l’eau et les infrastructures de traitement des eaux usées, la disponibilité de l’eau, la qualité de l’eau et les maladies hydriques/liées à l’eau ».

Les résultats pourront être utilisés pour élaborer des politiques de développement, à des fins d’intervention, d’adaptation et d’atténuation des conséquences, ainsi que pour déterminer les répercussions [du changement climatique] sur la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et les schémas de migration internationaux.

Le changement climatique devrait se traduire par des précipitations plus fréquentes et plus abondantes dans de nombreuses régions, provoquant ainsi des inondations et l’écoulement d’eaux souterraines superficielles, susceptibles de concentrer des agents pathogènes et autres contaminants, selon le rapport.

La montée des températures risque également de modifier les taux de reproduction, de survie et d’infectivité de divers agents pathogènes. « Même si elles ne sont pas directement liées à la santé, ces menaces peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur l’écosystème, et menacer ainsi indirectement les réserves en eau ».

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a déclaré que le réchauffement climatique aurait des répercussions non seulement sur la fonction des infrastructures hydrauliques, mais aussi sur leurs pratiques opérationnelles et managériales, selon le rapport de l’UNU.

« Généralement, les usines de traitement et les systèmes de distribution de l’eau sont construits pour supporter les événements climatiques qui surviennent sur une période de récurrence ou selon une probabilité donnée (ex : les crues centenaires). Dans des conditions climatiques évolutives, ces périodes de récurrence risquent de changer, accroissant ainsi la probabilité que les infrastructures de distribution de l’eau potable et de traitement des eaux usées soient débordées, et la fréquence à laquelle celles-ci le seront ».

Les services d’eau et d’assainissement doivent donc être déployés pour faire face à l’impact des changements climatiques, selon les auteurs du rapport. Les inondations peuvent également se répercuter sur l’entreposage des substances chimiques et les stations d’épuration des eaux usées, compromettant ainsi la qualité de l’eau fournie.

L’élévation du niveau de la mer se répercutera quant à elle sur les nappes souterraines dans les régions côtières et les basses terres, sujettes aux crues, réduisant ainsi la quantité d’eau douce disponible. On estime qu’en 2030, le risque de diarrhée sera jusque 10 pour cent plus élevé dans certains pays, en raison du changement climatique.

Du fait de l’augmentation des flux migratoires, due au stress hydrique ou à une insécurité alimentaire accrue, les maladies seront transportées dans d’autres régions, ou elles pourront peut-être survivre, exposant ainsi les communautés d’accueil à de nouvelles affections.

« Les politiques adoptées sur divers plans, ainsi que leur mise en œuvre, ne reflètent néanmoins pas ce principe », ont noté les auteurs. « Un meilleur accès à l’eau salubre permet de réduire [les cas de] diarrhée et les maladies hydriques d’au moins 25 pour cent ; l’amélioration de l’assainissement s’accompagne d’une réduction de plus de 30 pour cent de la mortalité infantile. Ce défi mondial urgent peut être relevé de manière pragmatique ; le relever est faisable d’un point de vue politique, et important d’un point de vue éthique ».

jk/he/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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