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Un pays « à quelques mois d’une crise majeure »

En raison de la sécheresse, des affrontements, de l’hyperinflation, des prix élevés des denrées alimentaires et du pétrole, de la dépréciation du shilling somali et d’une succession de mauvaises récoltes, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire et d'autres aides se chiffre désormais à 2,6 millions, soit 40 pour cent de plus qu’en janvier.

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Nairobi le 22 juillet, Mark Bowden, coordinateur résident des Nations Unies chargé des affaires humanitaires en Somalie, a qualifié la situation d’« instable » et averti que le pays serait dans quelques mois confronté à une crise majeure.

La situation est en effet susceptible de se détériorer davantage, et 3,5 millions de personnes, soit la moitié de la population totale, pourraient être touchées.

« Bien que ce chiffre soit effrayant, il est de la responsabilité de la communauté humanitaire de fournir une assistance et de rechercher des solutions pour résoudre la crise », a affirmé M. Bowden.

Les agences des Nations Unies et des ONG partenaires du Processus d'appel consolidé (CAP, en anglais) avaient déjà, lors de leur examen de mi-exercice, revu à la hausse les besoins financiers. De 406 millions de dollars, ceux-ci avaient été portés à 637 millions de dollars, soit une augmentation de 53 pour cent.

Le financement du CAP constituera un défi dans la mesure où la flambée générale des prix a augmenté les coûts et eu des répercussions négatives sur les budgets des gouvernements contributeurs.

En Somalie, la grave pénurie de denrées alimentaires et de moyens de subsistance, à laquelle viennent s’ajouter la flambée des prix, l’insuffisance des précipitations dans les régions du sud et du centre du pays, la violence et l’accès limité, voire l’absence d’accès, aux populations touchées, a encore noirci le tableau et fortement entamé la capacité des organisations humanitaires à apporter une aide.

Lors de la conférence de presse, Beatrice Spadacini, directrice des médias et de la communication au sein de l’organisation CARE International, a affirmé que l’accès était le principal obstacle pour les organisations humanitaires.

D’après Mme Spadacini, dans de nombreuses régions du pays, et notamment les régions du centre et du sud, les travailleurs humanitaires sont de plus en plus souvent la cible de violences.

Depuis le début de l’année 2008, au minimum 19 travailleurs humanitaires des Nations Unies et d'ONG ont été tués, et 13 autres enlevés. Par ailleurs, 31 cas de piratage et 82 incidents de pillage ont été signalés.

Per Engebak, directeur du Fonds des Nations Unies pour l'enfance en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud, a indiqué qu’il fallait en moyenne 47 jours pour parcourir 200 km, ponctués de 400 points de contrôle, pour apporter une assistance aux populations vulnérables.

« Le PAM [Programme alimentaire mondial] doit doubler la quantité de nourriture destinée à la Somalie et la porter à 32 000 tonnes par mois », a indiqué Peter Smerdon, un responsable des affaires publiques pour le PAM.

L’agence a demandé une protection navale d’urgence aux gouvernements afin de protéger des pirates les bateaux transportant l’aide alimentaire du PAM. Au minimum 90 pour cent des denrées alimentaires du PAM destinées à la Somalie sont expédiés par bateau.

M. Smerdon a indiqué que le premier bateau sans escorte chargé de denrées alimentaires du PAM devait quitter Mombasa le 22 juillet. Un autre bateau a refusé de charger 12 000 tonnes de céréales en Afrique du Sud, faute de bénéficier d’une protection navale, a-t-il ajouté.

Si ce cargo ne quitte pas prochainement l’Afrique du Sud pour gagner Mogadiscio, en août, un million de Somaliens seront privés de céréales, principal ingrédient de la ration alimentaire.

Dans son rapport intitulé Perspectives de récoltes et situation alimentaire, publié au mois de juillet, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO) prévoit que la principale production de Gu, une céréale qui doit être récoltée le mois prochain, sera catastrophique, conséquence des précipitations tardives et limitées dans la plupart des régions.

D’après l’unité d’analyse de la sécurité alimentaire de la FAO, si les pluies de la période du Gu ne tombent pas, la dépréciation du shilling somali, la flambée des prix de l’alimentation et l’insécurité civile s’aggraveront, et la moitié de la population totale pourrait faire face à une situation d’urgence humanitaire ou une grave pénurie alimentaire et de moyens de subsistance.

ma/mw/db/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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