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Le gouvernement dénonce les attaques contre les travailleurs humanitaires

Le gouvernement et les organismes de la société civile ont condamné les attaques continuelles perpétrées contre les travailleurs humanitaires, à l’heure même où cinq autres travailleurs humanitaires somaliens étaient victimes d’un enlèvement.

« Il semblerait qu’une campagne concertée soit menée à l’encontre des travailleurs humanitaires et de la société civile. Nous ne savons pas qui est derrière tout cela ni pourquoi », a déclaré une source de la société civile à Mogadiscio, sous couvert de l’anonymat.

Selon la source, ces attaques contre des travailleurs humanitaires sont un phénomène récent et toutes les parties prenantes au conflit somalien y sont impliquées. Normalement, a-t-elle expliqué, « seuls les travailleurs humanitaires étrangers sont enlevés pour de l’argent. Mais aujourd’hui, les Somaliens sont pris pour cible, et ce n’est pas uniquement une question d’argent. Le problème a une dimension politique ».

Un problème qui doit être « publiquement » condamné, selon la source, par toutes les parties prenantes, cette série d’attaques ayant suscité « un degré de peur jamais observé auparavant chez les travailleurs humanitaires et au sein de la société civile, forçant bon nombre de personnes à limiter leurs activités ou à y renoncer complètement ».

Les derniers enlèvements ont eu lieu le 30 juin lorsque cinq Somaliens, dont quatre travaillaient pour l’association caritative Water For Life (WFL), ont été pris dans une embuscade sur la route menant de Afgoye à Mogadiscio.

Hassan Moustafa, un autre employé de WFL, a rapporté à IRIN, le 2 juillet, que les personnes enlevées, dont Fadumo Hajiyow, le chef de l’équipe de WFL, avaient été arrêtées par des individus armés inconnus et emmenées dans un lieu inconnu.?

« Nous ne savons pas qui les a enlevés, où ils ont été emmenés ni pourquoi », a-t-il déclaré. WFL n’a pas été contactée et « nous ne savons pas pourquoi [l’association] a été prise pour cible ».

Il s’agissait également du premier enlèvement d’une femme somalienne travailleuse humanitaire, selon la source de la société civile. « Personne n’est plus en sécurité, ni les Somaliens, ni les non-Somaliens, ni les hommes, ni les femmes ».

Le 21 juin, Hassan Mohamed Ali, directeur du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Mogadiscio, plus connu sous le nom de « Keynaan », a également été enlevé à son domicile par des individus armés inconnus. Le 22 juin, un militant de la paix a aussi été tué à Beletweyne, une ville de la région d’Hiiraan, dans le centre de la Somalie. Mohammed Hassan Kulmiye, qui travaillait au Centre de recherche et développement (CRD), une cellule de réflexion locale engagée dans diverses initiatives en faveur de la paix, a été abattu par des individus armés non-identifiés.

Quelques jours plus tôt, un employé de CARE International, dont le nom n’a pas été divulgué par l’organisation, avait été enlevé près d’El Dheer, une ville de la région de Galgudud. Il était le deuxième membre du personnel de CARE à être enlevé en six semaines.

Les suggestions selon lesquelles le gouvernement pourrait être impliqué dans ces attaques sont « absurdes », a déclaré à IRIN Abdi Haji Gobdon, le porte-parole du gouvernement, ajoutant que les autorités avaient condamné à plusieurs reprises ces « activités criminelles ».

« La position du gouvernement est la suivante : il ne tolère pas le meurtre et l’enlèvement de ceux qui tentent d’aider les Somaliens », a-t-il expliqué.

M. Gobdon a également indiqué que ces incidents entravaient gravement les efforts déployés en vue de porter secours à des milliers de Somaliens dans le besoin.

Selon les estimations des travailleurs humanitaires, 2,6 millions de Somaliens ont besoin d’aide, et ils devraient être 3,5 millions d’ici à la fin de l’année si la situation humanitaire ne s’améliore pas, selon les Nations Unies.

Entre-temps, une association locale de défense des droits humains a annoncé que quelque 8 000 personnes avaient été tuées et que plus d’un million de personnes avaient été déplacées depuis 2007.

« Entre janvier et juin 2008, 2 136 personnes ont été tuées et 8 636 ont été blessées », a indiqué à IRIN Ali Yassin Gedi du Centre Elman pour la paix et les droits humains.

En 2007, le bilan s’élevait à 6 016 morts et 7 714 blessés, des statistiques fondées sur les registres des hôpitaux, a-t-il ajouté.

Toujours selon M. Gedi, 1,1 million de personnes ont également été déplacées par les affrontements qui opposent les forces du gouvernement, soutenues par l’Ethiopie, aux insurgés.

ah/mw/nh/vj


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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