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La région se tourne vers les centrales électriques du Zimbabwe

Pour soulager l’Afrique australe, qui fait face actuellement à une demande croissante en énergie, et pour aider le Zimbabwe, qui connaît une pénurie chronique de devises, des pays voisins ont proposé de recapitaliser certaines centrales électriques et sociétés d’exploitation de mines de charbon zimbabwéennes.

Eskom, la compagnie sud-africaine d’électricité, Anglo Platinum, une société minière sud-africaine, et la compagnie botswanaise d’électricité ont fait part de leur intérêt pour les centrales thermiques du Zimbabwe implantées à Harare, la capitale, à Bulawayo, la deuxième plus grande ville du pays et à Munyati, près de la ville de Kwekwe, dans la province des Midlands.

Dans le cadre de son offre aux autorités zimbabwéennes, la société Anglo Platinum, qui dans son pays a été durement affectée par les coupures de courant, a demandé qu’on l’autorise à exporter de l’électricité vers l’Afrique du Sud.

En février, le groupe de travail de la Communauté de développement de l’Afrique australe - Southern African Development Community (SADC) – chargé de la mise en œuvre des projets énergétiques a tenu une réunion d’urgence au Botswana sur l’état de l’approvisionnement en énergie dans la région. Cette réunion, à laquelle participaient les ministres de l’Energie des différents pays, a abouti à l’adoption d’une résolution invitant les Etats-membres à rechercher des fonds pour financer le secteur de l’énergie.

« L'Afrique australe a besoin de 46,4 milliards de dollars américains pour le développement à long terme de son secteur énergétique, et de cinq milliards de dollars pour pouvoir achever d’ici 2010 les projets énergétiques »
Au cours de la réunion, le groupe de travail a souligné que si cette résolution n’était pas appliquée, cela entraverait le développement de la région, qui a besoin de 46,4 milliards de dollars américains pour le développement à long terme de son secteur énergétique, et de cinq milliards de dollars pour pouvoir achever d’ici 2010 les projets énergétiques en cours.

« L’équilibre actuel du système offre-demande d’électricité dans la région de la SADC est précaire, comme le montrent les récentes et fréquentes pannes d’électricité et les délestages observés dans la quasi-totalité des pays de la région continentale de la SADC, ainsi qu’à Madagascar », selon les propos de Tomaz Salamao, secrétaire exécutif de la SADC, repris dans la presse.

Depuis le depuis de l’année 2008, l’Afrique du Sud, la Namibie et le Zimbabwe font partie des pays de la région qui pâtissent de fréquentes coupures de courant, programmées ou non, qui affectent tous les secteurs de l’économie.

Pour Eskom, un des principaux fournisseurs d’électricité de la région, ces coupures sont la conséquence des fortes pluies qui se sont abattues sur les régions productrices de charbon, et qui ont affecté la qualité du charbon nécessaire à ses centrales électriques, ainsi que des pannes survenues dans plusieurs de ses principales centrales de production d’énergie.

Besoin de financements

Ben Rafemoyo, directeur général de la Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA), a récemment déclaré devant la Commission parlementaire sur les mines, l’énergie, l’environnement et le tourisme, qu’il fallait
3,8 milliards de dollars à son organisation pour procéder au remplacement complet des équipements obsolètes et produire au moins 2 000 mégawatts pour couvrir les besoins nationaux.

« Nous sommes dans une situation financière précaire parce que nos tarifs sont très bas », a indiqué M. Rafemoyo. La centrale électrique de Hwange, dans la province du Matabeleland Nord, ne produit que 280 mégawatts alors que sa capacité maximale est de 750 mégawatts. Quant à la centrale hydroélectrique de Kariba, implantée sur le fleuve Zambèze, à la frontière nord avec la Zambie, elle a une capacité de production de 750 mégawatts, mais n’en produit que 720, a fait remarquer M. Rafemoyo.

« D’autres centrales électriques, qui pourraient produire 170 mégawatts, ne produisent rien, faute de charbon. Plus les équipements des centrales électriques sont vieux, plus les pannes sont fréquentes, et les réparations onéreuses ».

Le Zimbabwe produit 1 000 mégawatts alors que ses besoins quotidiens en énergie sont de 1 500 mégawatts. Le pays importe 40 pour cent de son électricité de la République démocratique du Congo (RDC), du Mozambique et de l’Afrique du Sud. Le Zimbabwe a dû se résoudre à rationner la distribution de l’électricité en raison de ce déficit énergétique, ce qui a affecté bon nombre d’industries, de familles, d’écoles et d’hôpitaux.

Pénurie de charbon

Les centrales électriques zimbabwéennes ont aussi été affectées par les pénuries de charbon. Mike Nyambuya, le ministre de l’Energie, a confirmé que l’approvisionnement insuffisant en charbon et la vétusté des équipements n’avaient pas permis au pays de couvrir ses besoins en énergie.

Bien que ces pénuries d’énergie étaient déjà annoncées depuis 1995, rien n’a été fait pour résoudre les problèmes qui se profilaient. « La plupart des machines que nous utilisons pour produire de l’énergie n’ont pas été remplacées au cours des 10 dernières années », a affirmé le ministre.

Selon de hauts responsables du secteur de l’énergie, la compagnie Eskom est prête à injecter jusque 25 millions de dollars dans la Hwange Colliery Company (HCC), l’unique société productrice de charbon du Zimbabwe, et à assurer des approvisionnements sûrs et réguliers en charbon, si l’offre de reprise des trois centrales thermiques, qui ensemble ont une production potentielle de 500 mégawatts, est officielle.

« Je ne peux pas dire, de tête, combien il faudra investir [pour redresser la société minière], mais il est certain qu’une importante recapitalisation s’impose si nous voulons fournir suffisamment de charbon pour faire fonctionner les centrales électriques », a confié à IRIN Burzil Dube, porte-parole de la société HCC.

Si l’offre d’Eskom est acceptée, la moitié de l’énergie générée sera consommée localement et le reste sera exporté vers l’Afrique du Sud.
Quant à la compagnie d’électricité du Botswana, elle a présenté un projet qui prévoit de fournir du charbon aux deux centrales électriques de Bulawayo et de Harare. La moitié de l’énergie générée sera exportée vers le Botswana et le reste sera consommé localement.

La ZESA Holdings a déjà noué un partenariat avec la NamPower, son homologue namibien. Conformément à l’accord de partenariat, la société namibienne d’électricité a débloqué un prêt de 50 millions de dollars pour la réhabilitation de la centrale électrique de Hwange, la plus importante du pays.

La centrale de Hwange fonctionne en deçà de sa capacité parce que le pays ne dispose pas d’assez de devises pour acheter et remplacer certaines pièces défectueuses. Une fois la réhabilitation de la centrale achevée, la Namibie devrait recevoir 180 mégawatts pendant une période de cinq ans, conformément au contrat d’achat d’énergie qui lie les deux pays.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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