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Des subventions pour envisager le problème de l’eau à long terme

La somme de 150 millions de dollars versée par la Fondation Howard G. Buffett pour financer un projet hydraulique mené sur une période de 10 ans au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Sénégal et dans neuf autres pays d’Afrique et d’Amérique centrale pourrait marquer le début d’une nouvelle ère d’innovation ô combien nécessaire chez les bailleurs de fonds du secteur humanitaire, selon les organisations non-gouvernementales (ONG) investies dans le projet.

La somme versée par la fondation servira à lancer l’Initiative mondiale pour l’eau (GWI), un partenariat de sept associations caritatives et organisations humanitaires, qui recevront 15 millions par an pendant 10 ans.

Dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest en 2006, les subventions habituelles accordées par les bailleurs de fonds pour l’eau et l’assainissement s’élevaient à 130 000 dollars – tout juste 11 pour cent du 1,165 million de dollars sollicité par les organisations humanitaires – selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.

« Nous avons constaté une évolution sur la scène des bailleurs de fonds, puisque ceux-ci consacrent désormais de plus grosses sommes d’argent au soutien budgétaire direct, ce qui est bien pour les gouvernements, mais a sapé l’énergie et les ressources des activités conçues et mises en place à l’échelle locale », selon Camilla Toulmin, directrice de l’Institut international de l’environnement et du développement (IIED) de Londres.

« Nous essayons de rediriger davantage d’énergie et de ressources vers les programmes locaux ; j’espère que cette initiative permettra de le faire ».

Les ONG financées par la Fondation Buffett doivent envisager la meilleure manière de fournir aux communautés un accès durable à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement, et un accès à l’eau pour les besoins de la production rurale ; elles doivent également leur permettre de préserver et de gérer durablement les services écosystémiques.

« Divers programmes permettront d’approvisionner les communautés locales en eau et de les équiper en systèmes d’assainissement », pouvait-on lire dans un communiqué de la GWI, publié le 25 octobre.

« En outre, des sommes seront investies pour renforcer les institutions et la capacité des organisations à lancer et à faire fonctionner des projets à long terme, pour augmenter la participation des communautés, améliorer la gouvernance locale, faciliter la coordination et la coopération intergouvernementales, sensibiliser [les populations], mettre l’accent sur l’innovation et encourager la définition de politiques responsables en matière d’eau ».

« La GWI a été conçue pour intégrer tous les aspects d’une gestion intelligente des ressources en eau, des secours d’urgence et des besoins des communautés au développement et à la gestion durable des ressources », a expliqué Youcef Hammache, responsable de projet chez Action contre la faim (ACF), à Paris.

« Au Sahel, les besoins sont variés et les programmes de la GWI viseront à traiter l’ensemble de ces besoins à la fois à court et à long termes, pas uniquement au Sahel, mais dans les 13 pays couverts par la coalition de la GWI ».

USAID et les bailleurs européens traditionnels ont essuyé de vives critiques dans un rapport cinglant publié en juillet 2007 et coécrit par 10 ONG, dont la plupart des organisations investies dans la GWI. Les ONG ont reproché aux bailleurs de fonds de ne financer des programmes que pendant un ou deux ans, et d’exiger des résultats au lieu de laisser les ONG les expérimenter en vue de trouver les meilleures solutions possibles.

« La Fondation Buffett finance des activités qui ne donnent pas forcément de résultats rapides et immédiats ; elle est disposée à accepter que certaines de nos activités ne donnent pas toujours les résultats escomptés », a expliqué Mme Toulmin, de l’IIED. « Les ONG sont particulièrement intéressés par une gestion des projets à long terme, mais peu de bailleurs sont assez ouverts d’esprit et disposés à le faire ».

« Notre objectif est d’utiliser l’expérience de nos partenaires et d’en tirer parti pour concevoir une méthode flexible et spontanée en vue de permettre aux communautés pauvres d’avoir accès à l’eau potable. En créant de nouvelles circonscriptions et de plus solides alliances, et en assurant la participation de toutes les parties prenantes, nous espérons concevoir une nouvelle vision et un tremplin efficace vers le changement », a déclaré Howard Buffett, le président de la fondation.

Selon les experts, il est impératif d’améliorer l’accès à l’eau dans la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest pour accomplir des progrès en matière de santé et de nutrition et donner aux communautés majoritairement rurales les moyens de subvenir à leurs besoins tout au long de l’année, et non uniquement de juillet à octobre, pendant la saison des pluies annuelle.

Dans le monde, plus d’un milliard de personnes manqueraient d’eau salubre et 2,6 milliards, de systèmes d’assainissement. Les pays de la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest figurent systématiquement aux derniers rangs des indices de développement humain, en raison de taux de pauvreté particulièrement élevés et d’un accès à l’eau insuffisant.

Les ONG investies dans la GWI sont les suivantes : le Secours catholique, CARE, l’IIED, l’IUCN, SOS Sahel, ACF et Oxfam. En plus du Sahel, le projet couvre le Salvador, l’Ethiopie, le Ghana, le Guatemala, le Honduras, le Kenya, le Nicaragua, la Tanzanie et l’Ouganda.

La Fondation Howard G. Buffett est un organisme privé au capital de plusieurs millions de dollars, dirigé par le fils aîné de Warren Buffett, investisseur américain milliardaire.

nr/np/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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