Le manque de financement pourrait entraîner une suspension des mesures de rétablissement de la confiance, dans le Sahara occidental, et l’arrêt, dès le mois d’octobre, des visites familiales et autres programmes humanitaires, a prévenu l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« En janvier, le HCR avait lancé un appel de fonds de près 3,5 millions de dollars américains pour assurer la poursuite du programme de visites familiales et services téléphoniques mis en place en 2004 », a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué rendu public le 4 septembre. « A ce jour, seulement un peu plus de la moitié de l’appel a été financé », et l’ensemble de l’opération « risque d’être interrompue » le mois prochain.
Quelque 90 000 Sahraouis vivent dans les camps de réfugiés de Tindouf, à l’ouest de l’Algérie, où ils avaient trouvé refuge après avoir fui le conflit entre le Maroc et le Front populaire de libération de la Saguía el Hamra et du Río de Oro, ou Front Polisario. Ce mouvement se bat pour l’indépendance du peuple sahraoui depuis le début des années 1970, alors que le Sahara occidental était encore une colonie espagnole.
Un calme relatif règne dans la région depuis 1991, année de la signature d’un cessez-le-feu, conclu sous l’égide des Nations Unies, et de la création de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), la plus longue mission de maintien de la paix déployée à ce jour en Afrique.
Le Maroc continue de revendiquer sa souveraineté sur le Sahara occidental, alors que le Polisario insiste sur le fait qu’il s’agit d’un Etat indépendant. Les efforts de médiation entrepris par les Nations Unies pour mettre fin à ce conflit sont actuellement dans l’impasse.
Depuis 2004, le HCR organise des vols réguliers entre les camps de réfugiés et le territoire du Sahara occidental, permettant ainsi à des familles d’être réunifiées pendant quelques jours.
Selon les estimations des Nations Unies, entre 200 000 et 300 000 Sahraouis vivent dans la région, et bon nombre de familles sont séparées les unes des autres par un mur de sable de 2 000 kilomètres de long et par un champ de mines coupant le territoire contesté du Sahara occidental du Maroc.
La plupart des Sahraouis ont de la famille de part et d’autre du mur, et après trois décennies passées dans les camps, bon nombre de jeunes n’ont jamais visité ce qu’ils considèrent comme leur patrie.
Le HCR organise des visites familiales de cinq jours pour la réunification de familles séparées depuis 32 années. Selon l’agence, 4 255 personnes, essentiellement des femmes, ont pris part à ce programme depuis qu’il a été initié en mars 2004, et actuellement 14 726 autres sont inscrites sur une liste d’attente.
« Il y a quelques semaines, le HCR a reçu des propositions de la part des autorités marocaines qui permettraient aux réfugiés sahraouis et à leur parents d’assister aux mariages et aux funérailles. Un petit nombre de Sahraouis des deux côtés de la frontière pourraient être autorisés à entreprendre des pèlerinages, à la Mecque, en fonction de la disponibilité des fonds », indique le communiqué du HCR.
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