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La fermeture d'un marché de Mogadiscio affecterait les populations

Bakara, le plus grand marché de plein air de Somalie, situé à Mogadiscio, la capitale, pourrait fermer ses portes pour des raisons de sécurité, dans le cadre de restrictions continuelles imposées par les forces de sécurité du gouvernement sur les déplacements de population, selon des sources locales.

« Tout porte à croire que le marché de Bakara va fermer complètement », a expliqué à IRIN Ali Mohammed Siad, le président du conseil des commerçants du marché, le 18 juillet. Selon un homme d’affaires local, cette fermeture affecterait les moyens de subsistance de milliers de personnes.

D’après une source de la société civile, les violences perpétrées dans la capitale, en général, et au marché, en particulier se sont traduites par une hausse de 50 à 100 pour cent du prix des produits de première nécessité, tels que l’eau, la nourriture, les produits non-alimentaires et les transports.

Depuis deux semaines, les forces gouvernementales soutenues par l’Ethiopie fouillent le marché à la recherche d’armes, à en croire un journaliste local, qui a refusé d’être nommé. Le gouvernement accuse les insurgés d’utiliser le marché comme repaire.

« Nous savons que c’est là qu’ils se cachent, qu’ils planifient et lancent leurs attaques », a déclaré Abdi Haji Gobdon, le porte-parole du gouvernement. M. Gobdon a ajouté que le gouvernement ne permettrait pas que le marché de Bakara devienne une zone d’activités criminelles.

« Nous prions instamment les commerçants de coopérer avec les forces de sécurité pour mettre fin à ce désordre », a-t-il poursuivi.

Bakara est un marché de gros ; il permet d’approvisionner d’autres marchés de la ville et du reste du pays. C’est aussi à Bakara que les taux de change des devises sont déterminés faute de Banque centrale, d’après un homme d’affaires.

« C’est là que le taux de change du dollar est défini pour l’ensemble du pays et que les grossistes envoient leurs marchandises vers d’autres marchés de la ville et d’ailleurs », a-t-il dit.

Pour M. Siad, les forces du gouvernement et les insurgés portent tous deux la responsabilité des problèmes causés au marché de Bakara. « Cela fait 15 jours que nous sommes assiégés ; les affaires se sont arrêtées », a-t-il expliqué. « Ce n’est plus un marché, c’est une zone militaire ».

Selon lui, la population ne peut plus avoir accès au marché, les forces gouvernementales ayant bloqué tous les points d’entrée. La plupart des commerces importants ont déjà quitté le marché et ceux qui restent tentent de trouver un moyen de partir, d’après M. Siad. Si la situation ne s’arrange pas rapidement, et que les commerces continuent de partir, « il n’y aura plus de marché de Bakara ».

Toujours selon la source de la société civile, de nombreuses personnes qui avaient quitté les camps de déplacés internes pour retourner dans la capitale se retrouvent de nouveau dans les camps et ne peuvent obtenir de l’aide, du fait de l’insécurité.


Photo: Abdimalik Yusuf/IRIN
Déplacés fuyant les combats dans MogadiscioMogadishu

« Il devient impossible pour les organisations locales de fonctionner, sans parler des organisations internationales », a expliqué cette source. « Comment peut-on aider les gens si on ne peut pas se rendre auprès d’eux ? »

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, il n’y a pas eu de distribution alimentaire générale « à Mogadiscio et aux alentours depuis le 25 juin », date à laquelle au moins cinq personnes ont été tuées, alors que les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur une foule qui attendait de recevoir une aide alimentaire dans la ville.

« Nous attendons que des mesures de sécurité adéquates soient prises avant de reprendre les distributions », a expliqué à IRIN Peter Smerdon, le porte-parole du PAM. « Nous espérons que cela se fera rapidement », a-t-il ajouté.

Malgré tout, M. Gobdon a rejeté le « scénario catastrophe » (selon ses propres termes) qui menacerait le marché de Bakara. Il a expliqué que le gouvernement n’avait nullement l’intention de faire fermer le marché. Il a appelé à patienter, et a déclaré que les opérations de sécurité prendraient bientôt fin et que le marché continuerait à fonctionner en toute sécurité.

En attendant, au moins cinq personnes – dont un officier de police – ont été tuées à Bakara le 18 juillet, par l’explosion d’une grenade lancée sur les forces de sécurité, selon un journaliste local.

ah/mw/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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