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L’aide alimentaire retardée par l’inertie des autorités

Quelque 300 000 personnes attendent toujours de recevoir une aide que les agences humanitaires ne peuvent leur apporter tant que les autorités burkinabè n’ont pas fait de déclaration officielle confirmant les résultats d’une enquête gouvernementale réalisée en mars, et indiquant que 12 des 45 provinces du pays étaient confrontés à une situation d’insécurité alimentaire.

Avec l’approche de la saison annuelle des pluies, ce retard pourrait compromettre les opérations d’assistance pour des milliers de personnes à risque, préviennent les agences des Nations Unies, les organisations non gouvernementales (ONG) ainsi que certains responsables gouvernementaux.

« Nous insistons sur le fait que ceux qui peuvent intervenir le fassent sans attendre une déclaration officielle, afin d’éviter que la situation ne s’aggrave », a déclaré à IRIN Michel Zerbo, directeur du système d’alerte rapide au ministère de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques (MAHRH). « Mieux vaut agir maintenant, car avec l’hivernage, certaines zones deviennent inaccessibles ».

Paula Dos Santos, du Programme alimentaire mondial (PAM), a cependant expliqué que sans une lettre officielle du gouvernement, les agences des Nations Unies « ne peuvent pas intervenir ».

Quelques ONG ainsi que les agences des Nations Unies et le ministère de l’Agriculture sont en train de rédiger un mémorandum sur la situation alimentaire qui sera présenté au gouvernement.

« C’est pour montrer que nous partageons les mêmes préoccupations et les même points de vue concernant la situation », a expliqué Felix Sanfo, représentant du Bureau de la coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA) au Burkina Faso.

Selon un rapport commandité par le gouvernement sur la campagne agricole 2006-2007, et publié le mois dernier par le Bureau national de la statistique du Burkina Faso, au moins 300 000 personnes vivant dans 500 villages sont touchées par des pénuries alimentaires.

Les dernières récoltes ont été très mauvaises dans certaines zones, et avec la pauvreté générale, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas compléter leurs besoins alimentaires par des achats sur les marchés. La pénurie alimentaire a aussi d’autres causes, dont l’approvisionnement insuffisant en eau pour faire du maraîchage et entretenir le bétail.

Le PAM observe depuis le mois d’octobre la situation dans certaines parties de la région. Dans l’une d’elles, évaluée en mars, 60 pour cent des 20 ménages ayant participé à l’enquête étaient déjà à court de vivres et de graines, et les gens forcés de mâcher des feuilles et du sorgho.

D’autres familles se sont résolues à envoyer les hommes et les enfants à la recherche de travail dans les mines d’or et dans les centres urbains du pays, ainsi que dans les pays voisins du Togo et du Bénin.

Toujours selon le rapport, les préparatifs pour le transfert vers les marchés, chaque mois, de plus de 3 000 tonnes de nourriture provenant des stocks d’intervention nationaux, auraient dû démarrer fin mars.

Actuellement, le PAM procure de la nourriture aux cantines scolaires des zones prioritaires, essentiellement dans les régions nord et sahéliennes du Burkina, souvent confrontées à l’insécurité alimentaire.

Le PAM offre également de la nourriture aux centres d’alphabétisation ainsi qu’un programme « vivres contre travail » pour aider les populations en leur procurant des céréales destinées à soutenir les activités de régénération des sols dans le pays. Pas moins de 15 000 tonnes de vivres seront ainsi distribuées cette année.

bo/nr/cs/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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