1. Accueil
  2. East Africa
  3. Somalia

Les personnes déplacées menacées par le choléra

Alors que les personnes déplacées dans les camps situés près de Mogadiscio, la capitale somalienne, connaissaient déjà des conditions humanitaires extrêmement difficiles, elles sont désormais confrontées à une épidémie de choléra et de diarrhée aiguë, ont annoncé des sources médicales lundi.

Les violents affrontements qui ont secoué la ville au cours des trois derniers mois ont fait des centaines de milliers de déplacés.

« Nous avons répertorié 1 111 cas de choléra dans notre camp seulement », a indiqué le docteur Hawa Abdi, qui exerce sur un terrain de 26 hectares, localisé à 20 kilomètres de Mogadiscio et transformé en camp de déplacés internes. La plupart des patients sont soignés sous les arbres, a-t-elle précisé.

Le taux de mortalité demeure bas, 15 décès ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie en mars dernier, a-t-elle poursuivi.

Cependant, les personnes déplacées deviennent plus faibles et, compte tenu du surpeuplement et de l’absence d’infrastructures sanitaires dans les camps, les maladies risquent de se propager et de faire plus de victimes.

« Si les conditions ne s’améliorent pas rapidement, [le taux de mortalité] augmentera sans aucun doute », a souligné le docteur Hawa Abdi.

En outre, elle a ajouté qu’elle recevait des rapports faisant état de détérioration des conditions sanitaires dans les autres camps, où sont accueillies les personnes ayant fui Mogadiscio.

« Je crains que le problème soit lié à l’eau que les gens boivent et à l’absence totale de système d’assainissement dans les camps », a-t-elle fait savoir.

Dans un rapport publié la semaine dernière, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que plus de 17 000 cas de choléra/diarrhée aqueuse aiguë et 600 décès avaient été répertoriés dans le sud et dans le centre de la Somalie, depuis le 1er janvier dernier. Toujours selon le même rapport, la plupart des cas se concentrent dans la région de Mogadiscio et du Bas Shabelle, où se sont dirigés les déplacés.

« Etant donné la poursuite des déplacements et l’arrivée prochaine de la [longue] saison des pluies, le nombre de cas devrait continuer de croître », a prévenu OCHA.

Le docteur Hawa Abdi a déclaré que son centre de fortune, qui accueille une trentaine de patients par jour, manquait de produits médicaux de base, tels que des sels de réhydratation orale.

« Les patients sont de plus en plus nombreux chaque jour et les médicaments dont nous disposons ne dureront pas très longtemps », a-t-elle déploré.

L’équipe médicale du camp, formée uniquement de bénévoles, « travaille jour et nuit pour maîtriser la situation », a-t-elle déclaré, demandant de l’aide au nom du personnel sanitaire et des déplacés. Les vivres, l’eau potable, les abris et les médicaments font cruellement défaut.

Quelque 365 000 personnes ont fui la capitale somalienne entre le 1er février et le 27 avril.

« Ce chiffre représente près d’un tiers de la population de ville », a précisé le rapport d’OCHA.

Entre-temps, le calme est revenu à Mogadiscio, après que les forces éthiopiennes et gouvernementales ont repris le contrôle de la ville, au détriment des milices rivales.

« Aucun échange de tirs n’a été signalé depuis vendredi », a annoncé un journaliste local.

Les nombreux pillages qui ont été commis dans la capitale durant le week-end ont également cessé.

« Vendredi et samedi ont été les journées où les plus importants pillages ont été enregistrés, mais depuis tout est rentré en ordre et les commerces ont rouvert », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement a nommé deux anciens seigneurs de guerre à d’importants postes gouvernementaux. Muhammad Umar Habeb, plus connu sous le nom de Muhammad Dhere, a été nommé maire de Mogadiscio, et Abdi Hassan Qeybdid occupe, quant à lui, le poste de chef de la police nationale.

Ces deux hommes étaient tous deux membres d’une coalition de seigneurs de guerre, qui a été chassée de la ville, en juin 2006, par l’Union des tribunaux islamiques, dont les miliciens ont, à leur tour, été défaits en décembre dernier par les forces gouvernementales somaliennes, soutenues par l’Ethiopie.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join