L’un des points sur lesquels Pyane Djiré insiste particulièrement auprès des mères séropositives est l’allaitement. Dans la mesure du possible, l’Organisation mondiale de la santé recommande aux mères séropositives de nourrir leur enfant avec des substituts de lait maternel ou, si elles allaitent, de ne pas aller au-delà de six mois, pour limiter les risques de transmission du virus à l’enfant.
«Ce n’est pas facile d’empêcher une mère d’allaiter son enfant, c’est à moindre coût et ça permet un vrai rapprochement entre la mère et l’enfant», a dit Pyane Djiré. «Il y a de fortes chances que la mère ne puisse pas résister à donner le meilleur d’elle-même à son enfant. Psychologiquement, c’est la torture, mais nous voulons les protéger grâce à des discussions avec les époux et la famille.»
Pyane Djiré doit lutter aussi pour que les femmes qui apprennent et révèlent leur séropositivité ne soient pas rejetées par leurs conjoints et déshéritées par la belle-famille si le conjoint vient à décéder –des situations qui concernent la moitié des femmes infectées au VIH que Pyane Djiré a rencontrées.
Ce combat pour la défense des droits des femmes lui vaut l’admiration de nombreux fans, notamment des femmes, sensibles autant à sa musique qu’à ses messages.
«C’est un modèle pour nous, les femmes», a dit Sonia Zaongho, une étudiante. «Non seulement elle incite à faire le test [du VIH] mais sa vision pour les malades du sida, surtout les femmes, est une bonne chose car elle s’attaque à la stigmatisation [liée à] la maladie, qui n’est plus vue comme une fatalité.»
Un rôle qui n’est pas tous les jours faciles à assumer, car il implique un engagement permanent.
«Quand on vous prend pour un modèle, par exemple de jeunes mamans qui fondent [tous] leurs espoirs en vous, il faut être disponible, avoir le minimum vital pour elles, des fois ce n’est pas facile et je suis obligée de frapper à [toutes les] portes pour les aider», a reconnu Pyane Djiré.
L’association doit trouver 11 millions de francs CFA (plus de 22 000 dollars) par an pour soutenir ses membres, ainsi qu’une centaine d’enfants infectés ou affectés par l’épidémie qui bénéficient d’un appui alimentaire et scolaire.
Pourtant, ce combat, même s’il demande de l’énergie et du temps, Pyane Djiré le livre volontiers.
«Il faut se battre, s’estimer soi-même, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve», a-t-elle plaidé. «La séropositivité ne doit pas mettre fin à nos projets. C’est le message que je véhicule.»
bo/ail
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