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Le conflit, les inondations et la menace d’une épidémie de FVR aggravent la crise dans le sud du pays

La grave crise humanitaire qui touche le Bas-Juba pourrait avoir des conséquences bien plus dramatiques si des mesures d’urgence ne sont pas prises pour porter assistance aux populations pastorales et agropastorales qui habitent cette région de la Somalie, a averti un réseau d’alerte rapide.

Les mois de sécheresse et les importantes pluies qui se sont abattues sur la région, à la fin de l’année 2006, sont à l’origine de la crise. Cependant, le conflit qui secoue actuellement le sud de la Somalie et le risque d’une épidémie de fièvre de la vallée du Rift (FVR) pourraient exacerber la situation, a annoncé le Réseau du système d’alerte rapide sur la famine, FEWS NET.

« Il faut accroître l’aide d’urgence et la protection afin d’éviter que la grave crise humanitaire ne s’aggrave davantage », a affirmé l’agence, mardi, dans un rapport.
Le conflit qui oppose le gouvernement fédéral somalien de transition (TFG), soutenu par l’Ethiopie, à l’Union des tribunaux islamiques ainsi que l’éventuelle épidémie de FVR ont enfoncé « les districts pastoraux et agropastoraux de la région du Bas-Juba, notamment ceux d’Afmadow et de Badhadhe, dans une crise plus profonde », a précisé FEWS Net.

Toute une série d’incidents, dont les seize années de conflit de faible intensité, la sécheresse de 2005-2006 et les mauvaises récoltes enregistrées à la mi-2006, « a porté les habitants de la région à un point de rupture » et contraint une grande partie de la population à se réfugier dans des camps au Kenya.

FEWS Net a signalé que les inondations et l’intensification du conflit entre les Tribunaux islamiques et le gouvernement, en particulier, « avaient exacerbé la crise à un moment clé de la récolte mineure, qui offre d’importantes possibilités de travail aux saisonniers ».

En outre, « les paysans ont été contraints d’abandonner leurs terres alors que pour la première fois depuis des années, les conditions météorologiques annonçaient une bonne saison pour les activités agropastorales », a ajouté le réseau.
La FVR, une maladie virale qui touche les animaux et l'homme, a causé la mort de douzaines de personnes au Kenya voisin.

Mahamud Haji Hassan Jabra, épidémiologiste auprès du Projet de services sanitaires et vétérinaires somaliens, a indiqué que divers cas d’avortements d’animaux – un indicateur clé du risque de maladie - avaient été constatés dans la région.

Des échantillons prélevés sur des animaux infectés n’ont pas encore été testés.

« Nous n’avons pas encore été en mesure de tester les échantillons prélevés au Kenya », a-t-il déclaré à IRIN.
Le 26 décembre dernier, le Kenya a fermé ses frontières avec la Somalie, pour des raisons de sécurité liées au conflit. Il a également interdit tout commerce et abattage de bétail dans les districts touchés par la fièvre, qui se trouvent à proximité de la frontière avec le sud de la Somalie.

Mahamud Haji Hassan Jabra a annoncé que deux Somaliens qui présentaient les symptômes de la FVR avaient été évacués vers un hôpital du Kenya, où ils ont subi des tests. L’un deux était effectivement porteur du virus, mais comme le patient provenait de Dobley, une ville proche de la frontière, il a pu contracter la maladie au Kenya, a estimé M. Jabra.

« Nous ne pouvons pas affirmer que la FVR s’est propagée en Somalie tant que nous n’avons pas effectué de tests plus concluants », a-t-il ajouté.

La fermeture de la frontière avec la Somalie empêche les agences humanitaires d’accéder aux demandeurs d’asile vulnérables, ce qui rend les opérations d’urgence plus difficiles.

« La frontière entre le Kenya et la Somalie est toujours fermée, et il est difficile, voire impossible d’assurer un envoi régulier de matériel humanitaire par voie aérienne », selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les agences humanitaires ont également des difficultés à se rendre dans la région car l’aéroport de Kismayo, le principal aéroport qui permet d’accéder au Bas-Juba, demeure fermé aux avions humanitaires, en raison des opérations militaires en cours.

« Nous avons cherché à obtenir des garanties pour assurer la reprise des vols en toute sécurité vers Kismayo, mais nous ne les avons toujours pas reçues », a dit OCHA.

Selon FEWS Net, la population civile qui a fui les affrontements a été refoulée à la frontière kényane. Dans la ville de Dobley, à dix-huit kilomètres de la frontière, les agences humanitaires ont indiqué que 7 000 civils venus des différentes régions du sud de la Somalie vivaient dans des conditions difficiles et avaient besoin urgemment de nourriture, médicaments, eau et abris.

Trois attaques au mortier ont été lancées mercredi, vers midi, sur l’aéroport international de Mogadiscio, la capitale somalienne, faisant trois blessés.

Ces tirs de mortier ont suivi l'annonce du retrait du deuxième contingent de troupes éthiopiennes de Mogadiscio. Les soldats éthiopiens, qui ont aidé à stopper l’avancée des Tribunaux islamiques en Somalie, devraient être remplacés par une force de maintien de la paix africaine.

Lire les articles sur la Somalie (en anglais)

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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