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Des puits empoisonnés à l’arsenic

Suite à de nombreux cas de maladies causées par la consommation d’eau contaminée à l’arsenic, le gouvernement burkinabè a annoncé la fermeture de onze forages situés dans le nord du pays, une région où l’eau est une denrée particulièrement rare.

Des centaines d’autres puits risquent également d’être fermés, ont précisé les autorités.

« Un nombre anormalement élevé de personnes présentant des maladies de peau sont venues en consultation dans nos centres de santé », a dit Moussa Dadjouari, directeur régional de la santé. « D’après les enquêtes que nous avons menées, ces maladies seraient liées à l’eau consommée par ces populations. »

Des responsables du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques ont découvert qu’au cours des deux dernières années, le taux d’arsenic présent dans les forages était souvent supérieur à 10 microgrammes par litre, la norme maximale indiquée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon le ministère de la Santé, les symptômes immédiats caractéristiques d’une intoxication à l’arsenic comprennent vomissements, douleurs abdominales et diarrhées sanguinolentes.

L’exposition prolongée à l’arsenic présent dans l’eau de boisson est à l’origine de cancers de la peau, du poumon et du rein.

Les habitants du nord du Burkina Faso regrettent amèrement la fermeture des précieux forages, a indiqué le quotidien gouvernemental burkinabè Sidwaya.

Jeudi dernier, le gouvernement a annoncé qu’il allait creuser de nouveaux puits afin de remplacer ceux contaminés à l’arsenic.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a signalé vendredi qu’il avait également testé l’eau des 360 puits qu’il avait creusés entre 1999 et 2004, dans les provinces du Yatenga et du Lorum, dans le nord du pays. L’agence onusienne a déclaré qu’elle avait débuté l’exécution de nouveaux forages pour remplacer les sept puits contaminés.

Selon Tidiane Zougouri, un écologiste opposé à la fermeture des puits dans une région où la population a d’importants besoins en eau, l’installation de filtres à sable permettrait d’éliminer jusqu’à 80 pour cent de l’arsenic.

« Des études ont prouvé que le sable enrobé d'oxyde de fer était un excellent absorbant de l'arsenic », a-t-il expliqué. « Il s’agit d’une solution peu onéreuse puisque la région regorge de sable. »

M. Zougouri a tiré la sonnette d’alarme et a souligné qu’avec l’érosion, non seulement l’eau souterraine était contaminée à l’arsenic, mais également l’eau de surface.

« Le danger vient de n’importe quelle source d’eau qui n’a pas été oxygénée », a-t-il dit.

Francis Bougaïré, directeur général des ressources en eau, a ajouté que le danger ne se limitait pas au nord du pays, mais à l’ensemble du territoire burkinabè.

« A l’époque où les responsables ont évalué le sol avant de creuser les puits, on ne parlait pas des dangers de l’arsenic », a rappelé Moussa Dadjouari.

Aujourd’hui, le gouvernement dispose d’un comité interministériel chargé de résoudre ce problème.

bo/dh/cd/ail




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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