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La vie reprend lentement son cours

Pendant 18 jours, les manifestations qui ont secoué l’Egypte et mis fin à 30 années de pouvoir du président Hosni Moubarak, ont tenu le monde entier en haleine. Mais loin des foules qui déferlaient sur la place Tahrir pour appeler au changement, d’autres Egyptiens luttaient, eux aussi, pour des raisons plus ordinaires : ils tentaient simplement de joindre les deux bouts.

Lors de la dernière visite d’IRIN chez les Mansur, le 2 février, Fatma Sayed, fille aînée de la famille, devait accoucher bientôt, mais elle s’inquiétait à l’idée que les rues ne soient pas assez sûres pour se rendre à l’hôpital ; son frère cadet Mohamed ne se rendait plus à son travail car il était plus urgent, selon lui, de monter la garde toutes les nuits pour protéger le quartier, aux côtés d’autres jeunes hommes qui avaient formé des groupes d’autodéfense.

Désormais, la situation a bien changé à la fois en Egypte, en général, et pour la famille Mansur en particulier. Il y a une semaine, alors que la sécurité s’était renforcée, Fatma Sayed a saisi l’occasion de se rendre à un hôpital proche de son domicile pour subir une césarienne. Elle a baptisé sa petite fille Ahlam (« rêves » en arabe).

« Je suis tellement contente d’avoir enfin réussi à le faire », a dit Fatma, 31 ans. « Aujourd’hui, je suis heureuse de voir ma fille près de moi. Ce qui se passera ensuite, cela m’est égal ».

Ce qui se passera ensuite n’est pas tout à fait clair depuis que le président Moubarak a quitté le pouvoir, le 11 février, cédant aux pressions exercées par les manifestants, dans l’ensemble du pays, depuis le 25 janvier.

Hosni Moubarak a remis le pouvoir à l’armée, qui s’est engagée à organiser des élections législatives et présidentielles, a dissous le Parlement et suspendu la Constitution (les principales demandes des manifestants).

Retour à la normale

L’armée s’étant engagée à assurer une transition démocratique, des centaines de milliers de manifestants sont rentrés chez eux et la vie a repris son cours quasi normalement au Caire, la capitale, ainsi que dans d’autres villes. Toutefois, des tensions subsistent dans la ville de Port-Saïd, située à l’entrée méditerranéenne du canal de Suez, et à Beni Suef, à environ 120 kilomètres au sud du Caire, où des habitants en colère s’en prennent aux locaux du gouvernement et aux commissariats de police.

Le 14 février, des milliers d’habitants des quartiers pauvres de Beni Suef ont investi et occupé des immeubles inoccupés. Ils ont également incendié plusieurs locaux gouvernementaux.

Au Caire, en revanche, les banques avaient partiellement repris leurs activités le 10 février, ce qui a permis au mari de Mme Sayed de retirer l’argent qu’il avait déposé pour la césarienne de sa femme. « Nous n’aurions jamais pu aller à l’hôpital sans cet argent », a-t-il dit à IRIN. « Nous n’aurions pas pu y aller et dire aux médecins que nous avions besoin d’une opération, mais que nous n’avions pas d’argent pour payer ».

Plus de sécurité

L’armée égyptienne serait parvenue à appréhender environ 10 000 détenus, sur les 20 000 qui se seraient échappés depuis la désagrégation de la police et des services carcéraux à la suite d’échauffourées avec les manifestants, le 28 janvier.

Des soldats ont été déployés dans l’ensemble du pays pour renforcer la sécurité, mais aussi pour assurer la circulation, et permettre ainsi aux membres des équipes de surveillance de quartier de reprendre leurs activités professionnelles.

Mohamed, 21 ans, peintre en bâtiment, va désormais au travail tous les jours. Lorsqu’il rentre chez lui, il va voir ses voisins et passe quelques heures avec les autres hommes, mais à la tombée de la nuit, tout le monde rentre chez soi. « Bien que l’armée n’ait pas été déployée partout, il y a un sentiment général de sécurité, ces jours-ci », a dit Mohamed. « La plupart des voleurs ont déjà été arrêtés ».

Ravitaillement

L’armée a également allégé le couvre-feu nocturne imposé le 29 janvier. Celui-ci débute désormais à minuit, au lieu de 16 heures, et dure jusqu’à 6 heures du matin, ce qui permet à la mère de Mohamed d’aller au marché.

« Après une première vague d’augmentation, les prix ont commencé à redescendre », a dit Rida Mansur. « La plupart des produits de base sont désormais disponibles ».

D’après les commerçants, la situation de sécurité fragile et le couvre-feu, qui débutait trop tôt dans la journée, empêchaient les fournisseurs d’acheminer leurs fruits et légumes jusqu’au marché. Selon Bahaa Bushra, vendeur de légumes à Sayeda Aisha, où réside la famille Mansur, cela explique en partie la hausse des prix.

« Presque aucun article n’était disponible », a dit Bahaa Bushra, 35 ans. « Les gens ont également acheté de tout en grandes quantités, ce qui a contribué à faire augmenter les prix encore davantage ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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