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Les premiers 'réfugiés' du changement climatique

Les 1 500 habitants de Carteret, un atoll de la Région autonome de Bougainville, en Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG), seront bientôt les premiers réfugiés du changement climatique au monde. Autour de l’atoll, le niveau de la mer a augmenté de 10 centimètres ces 20 dernières années, inondant les plantations, et la situation devient de plus en plus grave, selon les habitants de l’île, qui ont besoin d’aide d’urgence pour pouvoir s’installer plus en altitude.

« Les potagers et les plantations de cocotiers ont été détruits et les enfants vont à l’école le ventre vide », a indiqué Ursula Rakova, directrice de Tulele Peisa, une organisation non-gouvernementale (ONG) locale de défense du droit des insulaires, interrogée à propos de la hausse du niveau de la mer à Carteret.

Un grand nombre des habitants de l’île n’ont en effet plus à manger et les noix de coco, leur aliment de base, sont noyées sous les eaux, à mesure que la mer monte.

« Aujourd’hui, il est extrêmement difficile de cultiver des fruits et légumes dans les atolls. L’eau salée s’infiltre dans la terre, et les vivres ne peuvent plus pousser », a ajouté Mme Rakova. « Le fruit à pain est saisonnier et ne pousse pas en abondance comme il y a 30 ans ; en plus, les fruits deviennent de plus en plus petits […] quant aux bananes, elles luttent pour pousser sur des terres inondées de sel ».

Des choix restreints

Si le gouvernement autonome de Bougainville (GAB) prend au sérieux le sort des habitants de Carteret, peu de choix s’offrent à lui. « Nous faisons ce que nous pouvons, mais nos ressources sont limitées », a déclaré Taehu Pais, le représentant des atolls au GAB.

À cela s’ajoute la question de l’acquisition des terres nécessaires à la réinstallation des habitants de l’île.

« Pour l’instant, les habitants vivent avec 200 balles de riz, soit 5 000 kilos, envoyées par le gouvernement autonome de Bougainville. Ces réserves ne dureront pas, un grand nombre de familles ayant six enfants ou plus », a expliqué Mme Rakova.


Photo: Wikimedia Commons
Carte de la Papouasie Nouvelle-Guinée et des pays environnants
« Les enfants vont à l’école, mais le ventre vide », a-t-elle ajouté. « Ce sont les femmes et les enfants qui sont [les plus] vulnérables ».

C’est pourquoi son ONG soutient les habitants de l’île dans le cadre de négociations avec les propriétaires terriens de Tinputz, afin qu’ils puissent s’installer plus en altitude, dans cette ville située sur le territoire continental de Bougainville, et construire 10 maisons sur des terres fournies par l’Eglise catholique.

Pour faire face au problème de Carteret, le gouvernement de la Papouasie Nouvelle-Guinée a alloué deux millions de kinas (700 000 dollars) au financement d’un programme de réinstallation, en 2007.

Mais le GAB a ensuite décidé que ces fonds devaient être consacrés non pas uniquement à Carteret, mais aussi à quatre autres atolls.

Or, les autres atolls n’ont pas prévu de programme de réinstallation et ne sont pas aussi gravement touchés que Carteret, a indiqué Mme Rakova, ajoutant que les fonds alloués par le gouvernement ne « suffisaient pas à pourvoir aux besoins de tous les atolls ».

« Nous encourageons Tulele Peisa à continuer de faire pression en faveur d’une réinstallation des habitants de Carteret. Nous avons tellement peur ici, sur ces atolls, que des vagues déferlent bientôt sur nous et nous emportent tous. Que fera le GAB quand cela arrivera ? », s’est demandé Juliana Samsi, responsable de l’annexe du centre de santé de Carteret.

« Les atolls sombrent rapidement »

Selon Mme Rakova, les habitants de Carteret n’avaient jamais craint la mer auparavant, mais aujourd’hui, ils s’inquiètent à l’idée qu’une énorme vague puisse s’abattre sur eux et les emporter.

« Les habitants voient à l’œil nu l’impact de la hausse du niveau de l’eau », a-t-elle expliqué. « Les atolls sont en train de sombrer, et ce très rapidement ».

« Les habitants de Carteret sont victimes du changement climatique et de la hausse du niveau de la mer », a poursuivi Mme Rakova. « Les pays industrialisés doivent soutenir mon peuple pendant leur passage des atolls à la région continentale de Bougainville. [Nous] avons besoin d’un soutien financier et Tulele Peisa a besoin de 800 000 kinas [280 000 dollars] pour construire 10 maisons familiales sur les terres données par l’Eglise catholique de Bougainville ».

L’île de Bougainville se remet d’une guerre civile qui a coûté la vie à plus de 20 000 personnes. Le gouvernement de la Papouasie Nouvelle-Guinée a accordé l’autonomie à Bougainville en juin 2005.

Avec un minimum de fonds alloués par le gouvernement de la PNG, le GAB s’efforce de porter assistance à ses plus de 200 000 administrés.

et/bj/mw/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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