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La communauté internationale appelée à l’aide pour mettre fin aux atrocités

Plusieurs responsables de la société civile et sages de différents clans locaux ont lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle intervienne pour mettre fin au carnage à Mogadiscio, la capitale somalienne, alors que des combats acharnés se poursuivent, que les hôpitaux sont débordés et que les rues sont jonchées de cadavres.

Ces affrontements opposent les forces gouvernementales, soutenues par l’armée éthiopienne, aux insurgés de l’Union des tribunaux islamiques – une milice chassée de la capitale - et aux miliciens des clans alliés.

« Nous demandons à la communauté internationale et aux Nations Unies en particulier, d’intervenir urgemment pour mettre fin aux atrocités perpétrées à Mogadiscio, avant qu’il ne soit trop tard », a dit à IRIN Mohamed Hassan Haad, le responsable du conseil des sages des Hawiye [le clan majoritaire], le 12 novembre.

« Si rien n’est fait maintenant, cela voudra dire que la communauté internationale a décidé de laisser les massacres se poursuivre à Mogadiscio jusqu’à l’élimination de tous les habitants de la capitale », a-t-il poursuivi.

Selon une source de la société civile, qui a aussi requis l’anonymat, la situation dans la capitale a dégénéré. « La communauté internationale ne fait qu’observer. Je ne sais pas ce qu’elle attend pour agir ».

D’après certains témoignages recueillis par IRIN dans la capitale, depuis le 8 novembre, date à laquelle on a noté une intensification des combats, les hôpitaux sont débordés et ne peuvent plus faire face à l’afflux des patients.

« Certains médecins font des gardes de plus de 24 heures », a fait remarquer un agent médical d’un des hôpitaux de la ville. « Je ne sais pas combien de temps ils pourront tenir comme cela ».

Tous les lits des hôpitaux sont occupés et les blessés sont généralement des civils – des femmes et des enfants, pour la plupart – souffrant de blessures causées par des éclats d’obus de mortier, d’artillerie et de roquettes Katyusha, a précisé l’agent médical. « Mais étonnamment, il y a très peu de blessés par balles », a-t-il ajouté.

Selon une autre source médicale, « depuis le 8 novembre, les combats ont fait plus de 200 morts et 500 à 700 blessés dans la ville ».

« Beaucoup d’autres blessés sont restés dans leur quartier et se font soigner par des parents ou des amis », a précisé cette source, car en raison de l’insécurité qui prévaut dans les rues, bon nombre de ces blessés n’ont pu se rendre dans les hôpitaux.

Quant à M. Haad, il s’est dit très préoccupé par les morts de civils innocents.

«Avec leurs artilleries et leurs chars, elles [les forces alliées éthiopiennes et somaliennes] tirent dans toutes les directions », a déploré M. Haad.

Pour Madobe Nuunow Mohamed, le ministre de l’Information du gouvernement de transition, le cycle de violence auquel on assiste actuellement est imputable aux insurgés qui opèrent et se cachent dans les zones où vivent les populations civiles.

« Ces personnes attaquent nos positions à partir de quartiers populaires et parfois les tirs de représailles de nos forces font des victimes non intentionnelles », a-t-il dit.

Le gouvernement déplore les victimes civiles, a-t-il fait savoir, « mais les responsables de cette situation sont ceux qui combattent le gouvernement ».

Pour sa part, Human Rights Watch (HRW) accuse les deux protagonistes d’avoir violé les conventions de guerre en tuant et en blessant des civils à Mogadiscio.

« Toutes les parties au conflit doivent veiller à ne pas prendre pour cible les populations civiles et à leur assurer un accès libre aux soins médicaux ou à tout autre assistance », a déclaré Peter Takirambudde, directeur de la division Afrique à HRW, dans un communiqué publié le 9 novembre.

« La communauté internationale doit condamner ces attaques et poursuivre les combattants pour violations répétées du droit humanitaire, et notamment pour les mutilations de combattants capturés et les exécutions de prisonniers », a poursuivi M. Takirambudde.


Photo: Hassan Mahamud Ahmed/IRIN
Une femme dans un camp de déplacés internes à Burbishaaro, à 20 kilomètres au nord de Mogadiscio. Les combats se sont intensifiés dans la ville depuis le 8 novembre
La recrudescence de la violence en ville a contraint de nombreux habitants de la capitale à fuir leur domicile, mais beaucoup d’autres se retrouvent coincés dans certains quartiers de la capitale.

« Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville, et plusieurs milliers d’autres en font de même actuellement », a affirmé Asha Sha'ur Ugas, membre d’un groupe de la société civile de Mogadiscio, le 12 novembre.

Selon un journaliste local, qui a requis l’anonymat, de nombreuses autres personnes se retrouvent piégées chez elles.

« Les gens sont inquiets et ont peur, et beaucoup d’entre eux ne peuvent quitter la ville car la plupart des routes ont été fermées par les forces de l’armée éthiopienne et du gouvernement somalien ».

Dans certains quartiers de la ville, a-t-il précisé, « personne ne circule dans les rues ; et actuellement, ce qu’on voit constamment dans de nombreuses rues de la ville, ce sont les nombreux cadavres qui jonchent le sol ».

Les quartiers particulièrement touchés par la récente flambée de violence sont Huriwa, Suuqa Hoolaha, Hamar Jadid, Gubta et Dayniile.

ah/sr/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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