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Promouvoir l'égalité des sexes pour lutter contre le VIH/SIDA

Peu ancrée dans les mentalités, la parité des sexes est pourtant la clef de la lutte contre le VIH/SIDA, selon une nouvelle étude menée au Swaziland et au Botswana, les deux pays aux taux de prévalence du VIH les plus élevés du monde. 

Intitulé « L’épidémie de l’inégalité : les droits des femmes et le VIH/SIDA au Botswana et au Swaziland », ce rapport publié par les Physiciens pour les droits de l’homme (PHR), une association américaine de défense des droits humains, a révélé que « l’inégalité entre les sexes reste bien ancrée dans les esprits et favorise la propagation du VIH/SIDA ».
 
« Si nous voulons ralentir la progression extraordinaire de la prévalence du VIH au Botswana et au Swaziland, et en particulier chez les femmes, les dirigeants de ces pays doivent faire appliquer les droits des femmes, et offrir à celles-ci suffisamment de nourriture et des possibilités économiques pour qu’elles soient en mesure de gérer leur propre vie. L’impact du manque de pouvoir des femmes ne doit pas être sous-estimé », a expliqué Karen Leiter, l’une des auteurs de l’étude.

Les femmes « sont gravement touchées par l’épidémie du sida, en particulier ici [Afrique australe] – leur statut juridique, leur manque de pouvoir social, certaines pratiques d’origine sociale ou culturelle, le manque de revenus et d’accès aux ressources sont autant de facteurs de la vie quotidienne des femmes qui engendrent une plus grande vulnérabilité et des prises de risques sexuels », a dit Mme Leiter à IRIN/PlusNews.

En Afrique sub-saharienne, 75 pour cent des personnes séropositives âgées de 12 à 25 ans sont des femmes, selon le rapport.

D’après les conclusions de l’étude, qui repose sur les témoignages de plus de 2 000 personnes interrogées au Botswana et au Swaziland, quatre facteurs essentiels contribuent à rendre les femmes vulnérables au VIH/SIDA.

L'étude cite leur manque de contrôle sur les prises de décisions sexuelles, et notamment sur la décision d’utiliser un préservatif, la stigmatisation et la discrimination des personnes séropositives, les croyances qui engendrent une discrimination sexuelle (conjuguées à une prise de risque sexuelle) ainsi que l’échec des pouvoirs traditionnels et gouvernementaux à promouvoir l’égalité, l’autonomie et l’indépendance économique des femmes.

Selon Mme Leiter, bien que le Botswana et le Swaziland présentent des profils politiques et démographiques bien distincts, les problèmes essentiels qui caractérisent l’épidémie dans ces deux pays, à savoir la marginalisation des femmes, le non-respect des droits humains, la pauvreté et l’insuffisance alimentaire, sont courants dans la plupart des pays d’Afrique australe.

Mme Leiter a estimé que « les résultats obtenus [sont] valables pour toute la région ».

« L’insuffisance alimentaire est un des points clefs de l’étude qui devrait faire l’objet de recherches plus poussées. L’insécurité alimentaire est reconnue comme une conséquence de l’épidémie du VIH/SIDA, mais elle est aussi de plus en plus perçue comme une cause, en particulier pour les femmes », a-t-elle dit. 

Le rapport révèle que de nombreuses femmes séropositives sont contraintes d’avoir des pratiques sexuelles à risques avec des hommes, en échange de nourriture pour elles-mêmes et pour leurs enfants.

« Les femmes ont des rapports sexuels parce qu’elles ont faim. Si vous leur donniez de la nourriture, elles n’auraient pas besoin d’avoir de rapports pour manger », a observé une des personnes interrogées.

Pour Nthabiseng Phaladze, maître de conférence au département de formation du personnel infirmier de l’université du Botswana, il existe un lien direct entre les attitudes, l’environnement des personnes et les comportements à risques.

« Les problèmes de pauvreté dans cette région [Afrique australe] ont une influence certaine sur les attitudes des gens – êtes-vous préoccupée parce que vous risquez de tomber malade du sida dans deux ans ou voulez-vous offrir de quoi manger à vos enfants ? », a-t-elle dit. « Si votre société vous a conditionnée à croire qu’en tant que femme vous deviez respecter votre époux, même si vous ne voulez pas avoir de rapport sexuel, vous n’avez pas le choix – vous considérez que vous n’avez aucun pouvoir ».

Dans les deux pays, on constate « à tous les niveaux, un manque de stratégie -- de la part des responsables gouvernementaux comme des dignitaires traditionnels – en matière de protection et d’émancipation des femmes », a affirmé Mme Leiter, qui précise par ailleurs que « les gouvernements des deux pays devraient dépasser la rhétorique et les politiques actuelles » et mettre en place un plan d’action global qui ferait de l’inégalité des sexes une priorité.

La communauté internationale a un rôle à jouer dans le renforcement des capacités locales en fournissant notamment « des ressources, et une assistance technique, et en assurant à la coordination des programmes déjà en place », a déclaré Mme Leiter.

tdm/oa/jm/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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